Les Championnats du monde de ski alpin se dérouleront à Saalbach, en Autriche, du 4 au 16 février 2025. Vingt-trois skieurs composent la délégation française, qui affiche une ambition mesurée sous la guidance de son chef de file, Clément Noël. Bien que les pistes autrichiennes offrent des conditions favorables, les blessures et les performances inégales de certains compétiteurs viennent compliquer les objectifs de l’équipe française. David Chastan, responsable du ski alpin à la Fédération française de ski, nous partage ses réflexions à l’approche du début de la compétition.
Une équipe de France affaiblie par les blessures
David Chastan, contacté le 3 février, est en chemin vers Saalbach, encore à trois heures du site des Championnats, mais déjà informé de l’état des pistes : Les conditions météo sont idéales, le soleil est au rendez-vous et les pistes sont en excellent état, ce qui promet de belles épreuves. Cependant, l’optimisme généré par la météo est tempéré par la prudence concernant la forme physique de l’équipe française.
Plusieurs athlètes de premier plan ont dû se retirer en raison de blessures :
- Cyprien Sarrazin, suite à une chute spectaculaire à Bormio
- Alexis Pinturault, encore diminué après une grave blessure au genou survenue l’année précédente
- Blaise Giezendanner, victime d’une rupture des ligaments croisés lors de la descente de Wengen
Avec ces absences, les chances de médailles de la délégation française se réduisent : On a perdu de nombreux skieurs qui avaient bien entamé leur saison, explique Chastan.
Le slalom, principal espoir tricolore
Si les aspirations générales sont revues à la baisse, c’est dans la discipline du slalom que la plus grande chance française réside. Clément Noël, après avoir remporté quatre victoires cet hiver en Coupe du monde, vise clairement le titre mondial. À ses côtés, Steven Amiez, souvent proche du podium, espère enfin transformer l’essai. Léo Anguenot pourrait également surprendre, comme il l’avait fait avec sa magnifique deuxième place à Alta Badia.
En slalom, nous avons une équipe très compétitive, affirme David Chastan.
Cependant, il y a plus d’incertitudes autour des épreuves de vitesse. Nils Allègre, qui a montré de bonnes performances en Coupe du monde, pourrait bien réussir sur une journée de compétition : Il a le potentiel de réaliser quelque chose, se réjouit Chastan, en rappelant sa victoire en descente à Garmisch-Partenkirchen l’année dernière.
Les Françaises en retrait, mais un groupe prometteur en slalom
Pour les femmes, les attentes sont encore plus réduites. Nous ne nous présentons ni comme favorites, ni même comme outsiders, admet Chastan. Les récentes performances des skieuses françaises ne permettent pas d’envisager des podiums immédiats :
- Clara Direz a été gênée par une commotion cérébrale en décembre
- Laura Gauché a du mal à entrer dans le top 10 en vitesse
- Romane Miradoli n’a obtenu que deux top 10 cette saison
Cependant, un jeune groupe de slalom émerge, mené par Clarisse Brèche et Marie Lamure, qui a décroché son premier top 10 en Coupe du monde en janvier. Ce groupe pourrait être prometteur pour l’avenir.
Une opportunité à saisir en combiné par équipes
Une des nouveautés de ces Championnats sera l’épreuve du combiné par équipes, où chaque pays engage deux compétiteurs – un pour la descente, un autre pour le slalom. Selon Chastan, la France pourrait y tirer son épingle du jeu : Nous présenterons une équipe avec de vraies chances de décrocher une médaille.
Les Championnats sont un tournoi unique : Tout est remis à zéro. Les points ne comptent plus, c’est une course d’un jour, rappelle-t-il.
Calendrier des épreuves françaises
- 4 février – Épreuve par équipes mixte
- 6 février – Super-G femmes
- 7 février – Super-G hommes
- 8 février – Descente femmes
- 9 février – Descente hommes
- 11 février – Combiné par équipes femmes
- 12 février – Combiné par équipes hommes
- 13 février – Slalom géant femmes
- 14 février – Slalom géant hommes
- 15 février – Slalom femmes
- 16 février – Slalom hommes
Objectif : ramener des médailles
La France aborde ces Championnats du monde de ski alpin avec des objectifs réduits mais des espoirs bien définis. Entre une équipe de slalom compétitive, une possible surprise en combiné par équipes, et des athlètes performants en vitesse, les français espèrent repartir avec plusieurs médailles malgré les aléas.
Ici, le podium est leur seule priorité, conclut Chastan. Reste à voir si les Bleus pourront transformer ces ambitions en réussites sur les pistes autrichiennes.