Pour la première fois en trois victoires aux Jeux Olympiques, Teddy Riner a triomphé en finale par ippon face au Coréen Kim. C’est avec un mouvement que son entraîneur lui avait pourtant interdit d’utiliser avant ce combat décisif qu’il a remporté la victoire.
« Depuis longtemps, je rêvais d’une finale olympique mémorable ! Je suis heureux, je l’ai enfin obtenue. » Malgré toute sa renommée, Teddy Riner n’avait jamais vécu une telle expérience. Lorsqu’il avait remporté ses deux premières médailles d’or en individuel, en 2012 et 2016, le champion guadeloupéen avait dû forcer des pénalités chez ses opposants. Cette fois-ci, pour cet événement majeur de sa carrière, le géant français a frappé fort en bouclant sa finale avec un ippon spectaculaire infligé à Kim Min-Jong.
Teddy Riner a utilisé un harai-goshi, un mouvement de hanche inédit durant cette journée. En effet, tout avait été méticuleusement planifié sur le plan tactique. « Il avait interdiction d’exécuter ce mouvement avant la finale, » a expliqué son entraîneur Christian Chaumont au quotidien L’Équipe. « Il était face à des adversaires venant majoritairement de l’Est, qui anticipent beaucoup ce type de mouvement. En finale, je lui ai dit qu’il pouvait y aller, car les Asiatiques ne sont pas très versés dans les contres de ce genre. »
« La quintessence du judo »
C’est ainsi que ce légendaire ippon a vu le jour, amplifiant davantage le prestige de cette nouvelle victoire de Riner. « Ce harai-goshi réalisé en finale, avec une telle aisance… Il n’a fait qu’une seule attaque durant le combat, et cela a suffi, » loue Thierry Rey, champion olympique de 1980. « Il a su analyser, réfléchir et mystifier son adversaire au moment propice pour exécuter ce mouvement magistral. C’est la quintessence du judo. » C’est Teddy Riner.