Depuis le commencement des Jeux Olympiques de Paris 2024, Léon Marchand s’est imposé comme le symbole éclatant du succès du sport français. Cependant, cette ascension fulgurante a suscité, malgré lui, un sentiment de grand regret chez quelques experts.
Vendredi soir, dans la piscine de la Paris La Défense Arena, Léon Marchand a illuminé la soirée en offrant une nouvelle performance exceptionnelle aux spectateurs français et internationaux. En remportant le 200 m 4 nages, ce jeune prodige de vingt-deux ans a décroché sa quatrième médaille d’or depuis le début des Jeux olympiques de Paris 2024, établissant par la même occasion un nouveau record olympique. C’est son quatrième record de ce type. Léon Marchand, désormais adoré par les supporteurs français, suscite des scènes de joie intense et des moments de quasi-folie collective dans les tribunes et devant les télévisions à travers la France. Cependant, cette euphorie révèle aussi une amertume inattendue.
Ce regret a été évoqué sur le plateau de la chaîne L’Équipe par Thomas Sammut, quelques heures après la nouvelle démonstration de Léon Marchand. Le préparateur mental du nageur a fait un retour en arrière pour expliquer son point de vue. Bien qu’il soit heureux de voir ces scènes de réjouissance, il aurait souhaité les observer à l’époque de grands champions français de la natation comme Laure Manaudou et Yannick Agnel. « On parle ici de natation, un sport souvent anonyme, que l’on mentionne surtout tous les quatre ans, lors des Jeux, et c’est tout. Voir autant d’enthousiasme, cela me touche, mais cela m’attriste également, car nous avons eu pendant plus de dix ans des champions exceptionnels. »
La Fédération critiquée
Lorsque Thomas Sammut a été rappelé que les Jeux olympiques se tenaient à Paris, un contexte exceptionnel, il a développé son propos sur l’intérêt suscité par ces anciennes stars pour leur discipline. « Nous avions ces champions, et la Fédération n’a même pas organisé de grands événements pour en profiter. Et quand on observe cet engouement… La natation plaît. C’est regrettable de rester cloisonné dans de petites piscines sans montrer cela aux Français. Regardez cette atmosphère. C’est incroyable. Même aujourd’hui, je ne m’en lasse pas. »
Les choses pourraient évoluer de la manière souhaitée par Thomas Sammut, qui entraîne également Florent Manaudou, médaillé de bronze vendredi soir sur le 50 m. Avec un leader tel que Léon Marchand, la natation française dispose d’un immense potentiel pour se développer. Il revient à la Fédération et aux responsables de ce sport de prendre les mesures nécessaires pour attirer encore plus de passionnés, parmi lesquels émergeront peut-être les futures stars de demain.