Laure Manaudou au cœur d’une polémique : enfants maltraités et escroquerie.

En déclarant avoir terminé ses études en kinésiologie, Laure Manaudou a provoqué de nombreuses réactions. En effet, cette discipline est fortement critiquée par certains.

Consultante pour la télévision, oratrice lors de conférences, et bientôt professionnelle en kinésiologie : Laure Manaudou s’apprête à élargir ses horizons professionnels. Dans une récente interview accordée à un magazine féminin, l’ancienne championne de natation a partagé avoir récemment complété une formation en kinésiologie. Elle a en effet réussi à réaliser ses 600 heures de stage et ne doit plus que valider sa certification finale. Elle a exprimé son désir d’utiliser cette nouvelle compétence pour apporter du soutien aux autres.

L’annonce de sa formation en kinésiologie a provoqué un vif débat, principalement en raison des nombreuses questions entourant cette discipline. En effet, les programmes de formation disponibles ne bénéficient pas de la reconnaissance officielle de l’État. La kinésiologie, qui a vu le jour dans les années 1960 sous l’impulsion d’un chiropracteur américain, le Dr George Goodheart, est actuellement classée comme une pseudoscience. Un rapport de l’INSERM datant de 2017 mentionne d’ailleurs que la kinésiologie n’a pas encore démontré son efficacité de manière concluante.

Un drame inexpliqué

La décision de Laure Manaudou de s’investir dans cette pratique a provoqué de vives critiques. Laurence Coiffard, docteur en pharmacie et enseignante à l’université de Nantes, a exprimé son regret de voir une athlète renommée s’impliquer dans ce qu’elle considère comme du charlatanisme. Par ailleurs, une association régionale de défense contre les sectes a déclaré que Laure Manaudou s’est formée à la kinésiologie en un laps de temps très court, et ce, sur des bases qu’ils estiment peu solides.

La kinésiologie est régulièrement sujet à controverse, notamment des affaires médiatisées ont entaché sa réputation. En 1996, en Allemagne, un cas tragique avait défrayé la chronique : une jeune malade du cancer, Olivia Pilhar, avait été retirée de la garde de ses parents, qui avaient opté pour cette approche thérapeutique alternative. Le couple avait été poursuivi pour mauvais traitement, et la petite fille, après un traitement plus traditionnel, avait pu être sauvée. Le praticien en question, un ex-physicien surnommé par certains « le guérisseur miraculeux du cancer », avait été sanctionné plusieurs fois pour pratique illégale de la médecine et divers escroqueries, dont une peine de trois ans d’emprisonnement après le décès d’une patiente.

En France, l’histoire du jeune Kerywan a particulièrement attiré l’attention. Les parents de ce bébé avaient choisi la kinésiologie, mais le nourrisson, sous-alimenté, était décédé à seulement 16 mois, pesant le poids d’un très jeune enfant de quatre mois. Les parents avaient été tenus responsables légalement pour la privation de soins et d’alimentation ayant entraîné la mort.