Après une pause de deux mois et demi depuis la conclusion de son périple olympique, Léon Marchand est de retour sur le devant de la scène ce week-end. Alain Bernard souligne l’importance pour lui de rester vigilant durant cette période de rentrée.
En 2008, Alain Bernard avait décroché l’or olympique sur le 100 mètres nage libre, une épreuve reine qui lui avait permis de prétendre au titre de plus grand nageur français de tous les temps. Cependant, l’ascension fulgurante de Léon Marchand a transformé la donne. Durant l’été, Marchand est revenu de Paris auréolé de quatre titres olympiques, entrant ainsi dans une autre sphère, le plaçant en comparaison avec des légendes comme Michael Phelps et Mark Spitz.
À peine deux mois et demie après avoir achevé une semaine mémorable aux Jeux, Léon Marchand se retrouve de nouveau dans les bassins pour disputer la première manche de la Coupe du monde à Shanghai. Cette reprise rapide suscite quelques réserves chez Alain Bernard, qui évoque ses regrets de ne pas avoir pris plus de temps pour se ressourcer après son propre triomphe à Pékin. « J’aurais peut-être dû prendre davantage de recul, éviter les compétitions intermédiaires où je ne me sentais pas au meilleur de ma forme », a-t-il confié au journal L’Équipe. Il poursuit en soulignant l’importance de ne pas se précipiter. « En quatre ans, il peut se passer énormément de choses, et il est crucial de préserver son énergie pour durer dans le temps. »
« Trouver constamment un nouveau défi est essentiel »
Dans ce sport terriblement répétitif, se fixer de nouveaux objectifs est crucial. Bernard ajoute : « La motivation repose souvent sur la définition d’un nouveau challenge. Ma conviction était que je pouvais encore améliorer mes performances après les JO. Mon obsession a toujours été de progresser sur le plan chronométrique. Les médailles n’étaient que la récompense ultime. Après dix ans d’entraînements intenses, deux fois par jour, j’avais envie de profiter du chemin parcouru. Cependant, le retour au travail fut rapide, et cela a occasionné quelques tensions avec mon entraîneur. »
Ce nouveau statut est d’autant plus difficile à gérer que sa vie est en pleine mutation. « Je ne m’y habituerai jamais, même aujourd’hui, être reconnu par des gens m’émeut et me met quelque peu mal à l’aise. C’est un sentiment très particulier. Léon, lui, ne trouve la tranquillité que dans son environnement familial, étant privé de plaisirs simples comme savourer un verre en terrasse ou dîner au restaurant », explique l’ancien champion. Ces commentaires rappellent ceux tenus par Marchand lui-même après ses victoires.
« J’ai simplement réalisé que manger au restaurant n’était plus envisageable. Cette spontanéité, je vais malheureusement devoir la reconsidérer », avait-il avoué au sortir des Jeux.