William Servat, entraîneur adjoint du XV de France, a partagé ses réflexions et ses sentiments au sujet des performances récentes de l’équipe nationale de rugby lors d’une entrevue. Il revient sur les moments forts, les succès, ainsi que les défis rencontrés par les Bleus, tout en soulignant les leçons apprises de chaque expérience.
Le succès et les regrets du Tournoi des Six Nations
En revenant sur la récente victoire contre l’Écosse et les performances remarquables du XV de France, Servat ne cache pas sa satisfaction, bien qu’un sentiment de mission inachevée persiste en raison de la défaite serrée contre l’Angleterre. Cette rencontre, qui s’est soldée par un score de 26-25, a échappé de peu à l’équipe, rendant impossible la conquête du Grand Chelem. Un tel résultat, déplore-t-il, aurait été à portée de main sans quelques erreurs critiques, notamment lors de trois rucks fondamentaux. Malgré ce revers, les efforts collectifs ont permis de réaliser une performance saisissante, même avec le défi de jouer majoritairement à l’extérieur pendant le tournoi.
Une défaite comme source de progrès
Selon Servat, cette défaite contre l’Angleterre n’a fait que renforcer la détermination de l’équipe à affiner son style de jeu. Il rappelle que l’équipe était déjà engagée avec conviction dans sa stratégie, intégralement soutenue par Fabien Galthié, le sélectionneur. L’apport de Patrick Arlettaz, responsable de l’attaque, a également été bénéfique, permettant de renforcer le rôle des avants et d’élaborer un jeu collectif cohérent. Servat se souvient d’ailleurs d’un ruck critique en Angleterre qui aurait pu changer le cours du match, et qui reste gravé dans sa mémoire alors qu’il envisage sereinement l’avenir jusqu’à la Coupe du monde en Australie en 2027.
La gestion des joueurs et l’importance de l’engagement
Servat aborde aussi le défi de la gestion des attentes et des performances des joueurs, particulièrement en défense. Il distingue technique et engagement, soulignant qu’il est possible de travailler sur la technique, mais qu’un manque d’implication de la part des joueurs sur le terrain est plus problématique. Cela a parfois conduit à des décisions de management difficiles mais justes, susceptibles de heurter les sensibilités. Cependant, Servat estime que la transparence et l’équité dans ces choix sont fondamentales pour maintenir une équipe compétitive.
Cas particulier : l’exclusion temporaire de Damian Penaud
L’entraîneur revient sur la mise à l’écart de Damian Penaud pour un match contre l’Italie, expliquant que cette décision a été prise en toute transparence avec le joueur. Pour Servat, il est crucial d’être honnête avec chacun sur son niveau d’engagement et de performance. Damian Penaud, bien qu’initialement ébranlé par cette décision, a su transformer cette remise en question en une occasion de se dépasser et de contribuer significativement lors des matchs suivants contre l’Irlande et l’Écosse.
Une stratégie innovante sur le banc
Enfin, Servat évoque l’approche audacieuse d’aligner sept avants et un arrière sur le banc. Cette initiative, impulsée par Fabien Galthié et soutenue par Servat, s’appuie sur une évaluation psychologique menée par Mickaël Campo. Ce choix stratégique a été confirmé par les performances solides lors des matchs contre l’Italie, l’Irlande et l’Écosse, où l’introduction de joueurs comme Cyril Baille et Anthony Jelonch a fait la différence. Bien que controversée, cette méthode prouve, selon Servat, que des stratégies peu conventionnelles peuvent porter leurs fruits.
Ainsi, William Servat témoigne de la complexité du rôle d’entraîneur et de la nécessité de décisions difficiles pour guider le XV de France vers des sommets encore plus hauts.
