Sous pression en mai, le Stade Français se voit contraint de jouer chaque match comme une finale pour rester en Top 14. Une situation tendue et inattendue pour les Parisiens.
Le défi perpignanais : entre tension et tradition
Le Stade Français, en quête de survie, s’avançait samedi sur la pelouse brûlante de Perpignan. Dans ce chaudron, c’est l’USAP qui a eu le dernier mot. À Aimé-Giral, la défaite des Parisiens est amère, et ce n’est pas faute d’avoir été prévenus.
Jean-Marc Pastoret, président des Barretines, avait donné le ton dans Le Parisien : « Les Parisiens vont se prendre une belle bronca à leur entrée. Ici, on applaudit pas les adversaires avant le coup d’envoi. Tout est fait pour déstabiliser l’autre. » Un esprit de compétition savamment cultivé, et une ambiance électrique garantie à chaque rencontre.
Un soutien populaire indéfectible
À Perpignan, c’est une véritable forteresse de passion autour de l’USAP. La saison est rude, mais les supporters ne faiblissent jamais. Le stade, plein à craquer pour la 17e fois d’affilée, devient leur atout maître. Jérôme Porical, l’ancien héros local, souligne : « Ces fans donnent de la voix, quitte à houspiller leur propre équipe quand le spectacle ne suit pas. Mais leur soutien galvanise l’USAP et abat les adversaires. »
Les visiteurs le ressentent à chaque déplacement. À l’instar de Matthieu Jalibert qui, en mars, a été victime des débordements d’une poignée de spectateurs : « Bien accueilli, comme toujours », avait-il ironisé en ligne. Le club catalan, de son côté, avait dénoncé ces comportements isolés.
La passion sous contrôle
Pastoret, lui non plus, ne nie pas les excès parfois constatés : « On a notre réputation à Perpignan, mais dans les limites. Oui, on est un public bouillant, mais ça reste convivial. » Richard Dourthe, ancien joueur habitué des ambiances tendues, complète : « On parle de ferveur à la sauce rugby, sans la violence du foot. Ici, on joue notre rôle de douzième homme. »
Et les anecdotes ne manquent pas. Dourthe se souvient d’avoir attisé Aimé-Giral en 2002 avec une provocation devenue légendaire, transformant la colère initiale en tradition amicale. Même les anciens de l’USAP, comme Porical, ont goûté à cette ferveur très spéciale, tantôt conspuée, tantôt célébrée.
L’engagement total, voilà ce qui importe aux supporters catalans. Pastoret le résume bien : « Nos joueurs doivent tout donner, peu importe l’issue. » L’USAP, poussée par cette passion contagieuse, continue de marquer chaque adversaire à domicile de son empreinte brûlante.