Marc Lièvremont : Un regard rétrospectif sur son parcours en tant que sélectionneur du XV de France
Des souvenirs empreints de tendresse malgré les tensions
L’ancien entraîneur du XV de France, Marc Lièvremont, s’est récemment exprimé, évoquant en profondeur ses relations complexes avec les médias pendant son mandat de sélectionneur, de 2007 à 2011. Durant cet entretien, il a partagé la considération et l’affection qu’il ressentait envers ses joueurs, même lorsqu’il les désignait sous le terme de « sales gosses ».
Avec le recul, il réalise qu’il abordait ses propos avec une certaine tendresse, rappelant que c’est ainsi qu’il appelle ses propres enfants et neveux. Bien qu’il puisse y avoir eu des moments de colère et de reproches, il comprend que les intérêts variés peuvent engendrer des divergences sans pour autant rendre les gens mauvais. Par rapport au parcours de l’équipe de France durant la Coupe du monde, il estime qu’il n’y a rien d’illégitime à avoir utilisé cette expression en Une.
Réflexions sur ses déclarations passées
Concernant ses prises de position, Lièvremont affirme n’avoir aucun regret significatif. Il admet toutefois qu’avec l’expérience ou du temps, il aurait peut-être abordé certaines choses différemment, tout en précisant qu’il ne possède pas un tempérament belliqueux ou arrogant. Selon lui, il a vécu très peu de regrets et peut-être que cette attitude a été, d’une certaine manière, un moteur pour lui-même et pour son équipe.
La relation houleuse avec les médias
Lorsqu’interrogé sur ses rapports conflictuels avec les médias, Marc Lièvremont n’hésite pas à critiquer certains journalistes, sans pour autant les nommer. Il dénonce une malhonnêteté intellectuelle de la part de deux d’entre eux qui, selon lui, ont agi délibérément. Peu disposé à négocier avec ces personnes qui souhaitaient obtenir des informations secrètes, Lièvremont a décidé de ne pas répondre à leurs attentes.
Cette situation tendue a fait en sorte que certains ont cherché à le discréditer, allant jusqu’à mener des investigations indiscrètes sur sa vie et ses faiblesses durant la Coupe du Monde 2011. Malgré cela, Lièvremont assure n’éprouver aucun ressentiment et se dit toujours prêt à serrer la main de quiconque, y compris les journalistes. Il souligne aussi avoir reçu de nombreux témoignages de sympathie et d’estime de la part de la presse.
Un virage après la défaite contre les Tonga
Suite à la défaite contre les Tonga en Coupe du Monde, Lièvremont a pris la décision de ne plus saluer les journalistes. Il reconnaît que la situation avait atteint un point de non-retour, regrettant de ne pas être parvenu à maintenir des relations plus sereines.
Admettant un manque d’expérience et de préparation pour gérer les interactions médiatiques, il se demande si cette compétence est vraiment essentielle. Bien que sa position ait pu sembler illégitime aux yeux de certains, il reste convaincu que l’honnêteté et la transparence ont de la valeur dans un environnement souvent marqué par la communication maitrisée et la langue de bois.
Médias et gestion de la communication
Lors de son mandat, la fédération a proposé à Lièvremont une formation de « média training » afin de l’aider à mieux gérer ses interventions publiques. Mais cette approche, qui nécessitait d’utiliser des messages pré-formatés durant les conférences de presse, ne l’intéressait pas. Lièvremont a choisi de demeurer authentique, estimant que cette manière de faire n’était pas en accord avec sa conception de la communication.
Réactions lors des moments difficiles
Marc se souvient particulièrement de son comportement après une défaite contre l’Italie lors du Tournoi des Six-Nations. Sa réaction fut violente, exprimant de la frustration envers ses joueurs, son staff, et même Pierre Camou, président de la FFR de l’époque. Isolé dans les vestiaires, il avait eu une altercation verbale avec Camou, qui avait su rester calme face à son emportement.
Des décisions difficiles
Il raconte avoir dû écarter certains joueurs durant son mandat, une décision qu’il n’endossait pas entièrement. Bien qu’opposée à sa volonté, il avait suivi l’avis du plus grand nombre par respect pour ses collaborateurs. Lièvremont souligne que c’était une première pour lui de prendre une telle décision.
Un échange marquant avec un journaliste et un président
En 2011, après une défaite contre les Blacks en match de poule de la Coupe du Monde, un journaliste lui avait posé une question qu’il trouvait déplacée, ce à quoi il avait répondu de manière expéditive. Par la suite, cette réponse a même attiré l’attention de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, qui l’avait contacté pour le féliciter de sa franchise.
Ce même journaliste l’a ensuite invité à participer à une vidéo pour son mariage, un geste qui avait contribué à pacifier les relations entre eux. Lièvremont avait accepté et quelques mois plus tard, ils partageaient même un verre ensemble pour célébrer cette réconciliation.