Un match historique a marqué le week-end dernier le Super Rugby Pacific. Une première qui aura relancé le débat autour du golden point.
Des prolongations sans vainqueur
Ils se sont battus jusqu’au bout. Samedi à Perth, les Hurricanes et la Western Force ont terminé à égalité 17-17 après 90 minutes de jeu intense. Ce match nul, inédit depuis l’introduction du golden point en 2022, a de quoi faire réfléchir sur l’efficacité de cette règle.
Après un duel acharné, les deux équipes ont eu dix précieuses minutes pour tenter de décrocher la victoire. Ni Ben Donaldson avec son drop contré et sa pénalité ratée, ni Ruben Love dont le tir a fait résonner le poteau, n’ont réussi à faire la différence. De part et d’autre, c’était la déception.
Le golden point, une règle en question
Le principe est simple : si au bout des 80 minutes de jeu, les équipes sont encore à égalité, une période en mort subite s’enclenche. La première équipe qui marque, que ce soit par un essai, une pénalité ou un drop, repart victorieuse. Sinon ? Match nul, avec deux points chacun. Mais voilà, ça ne satisfait personne.
Brad Shields, co-capitaine des Hurricanes, n’a pas caché son incompréhension à propos de ce format : « J’étais persuadé qu’on aurait droit à une séance de tirs au but. Depuis la touche, je n’en croyais pas mes yeux. On met tout ce qu’on a, et finir sur un nul… c’est dur à avaler. En finale, on ne devrait pas avoir ces dix minutes pour départager, mais plutôt deux mi-temps complètes. Je veux qu’il y ait un vainqueur. »
Des voix qui s’élèvent
Clark Laidlaw, entraîneur des Hurricanes, partage ce sentiment avec une pointe d’ironie : « Pourquoi ne pas donner les quatre points à la première équipe qui marque, tout simplement ? »
Du côté de la Force, même rengaine. Jeremy Williams, capitaine, se retrouvait pour la première fois confronté à ce type de situation : « Je n’avais jamais joué avec prolongation. C’était tout nouveau, même le coup d’envoi m’a surpris. Je serais prêt à y retourner, voire à jouer sans limite de temps s’il le faut. »
Et Brad Shields de conclure avec une métaphore bien rugbystique : « Ce n’est pas une défaite, mais un nul, c’est comme embrasser sa sœur. Je n’ai pas de sœur, mais ce soir, c’est comme si j’en avais embrassé une. »
Un match qui soulève donc la question : le golden point est-il la meilleure solution pour déterminer un vainqueur ? L’heure est peut-être venue de revoir le règlement.