Rapport accablant du ministère des Sports : Affaire Narjissi en plein scandale

Neuf mois plus tard, l’heure des comptes est arrivée. Les parents de Medhi Narjissi, ce jeune espoir du rugby français, tragiquement emporté par la mer lors d’un stage en Afrique du Sud, ont enfin été reçus au ministère des Sports ce lundi 28 avril. Là, ils ont découvert le rapport de l’Inspection Générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR), soulevant d’innombrables questions. Un document explosif, capable de relancer l’enquête judiciaire.

Choc au sommet

« Un travail extraordinaire », souligne Jalil Narjissi, le père de Medhi, en quittant son rendez-vous avec Marie Barsacq, la ministre des Sports. Ce rapport de 121 pages, décrypté par leur avocat Me Édouard Martial, ne laisse rien au hasard. « C’est accablant », affirme l’avocat.

Le drame s’est joué le 7 août 2024, sur la redoutable plage de Dias Beach. Medhi était alors en pleine séance de récupération avec l’équipe de France U18. Depuis, une enquête judiciaire est en cours d’instruction, s’étant déjà penchée sur le cas de Stéphane Cambos, ex-manager de l’équipe, placé en garde à vue, puis relâché.

Organisation défaillante

C’est un véritable réquisitoire contre l’organisation du stage. Des conditions d’hébergement précaires, un encadrement aux abonnés absents… Les jeunes rugbymen ont été hébergés dans des conditions indignes, déplore Me Martial : « sans chauffage, sanitaires dehors et douches communes. »

Le 7 août, tout bascule. Robin Ladauge, préparateur physique, est accusé de négligence. Lui qui organisait la fameuse baignade, se retrouve au cœur des accusations. Pourtant, il semblait ignorer le danger de cette fameuse plage, malgré six séjours précédents.

Et comme si ça ne suffisait pas, aucune vérification des compétences en natation n’a été faite. Les parfaits bras croisés de l’encadrement…

Des responsabilités partagées

Stéphane Cambos, quant à lui, est pointé pour son inaction. Alors en charge, il n’a pas opposé la moindre objection. Aucune vigilance, malgré son rôle prédominant.

Le jour funeste, il manquait tout : adulte, médecin, protocole d’urgence ! Cela s’est soldé par un chaos total, soulignent les inspecteurs.

La Fédération en ligne de mire

La Fédération française de rugby (FFR) n’est pas en reste. Un climat interne agité, une gestion de crise déficiente, voilà le tableau dressé. L’absence d’un chef de délégation, décidé pour économiser, a plongé le tout dans la confusion.

Le rapport interne de la FFR contesté par Me Martial, montre bien que les responsabilités sont éclatées. Même Florian Grill, le président, ne peut se défausser.

Après ces révélations, les responsables techniques des U18 ont été suspendus. Mais la famille Narjissi ne lâche rien. Elle réclame justice, espérant des mises en examen pour homicide volontaire, persuadée que tout cela aurait pu être évité. Jalil Narjissi conclut, avec l’espoir que la justice finira par faire la lumière : « Que la justice se charge du reste. Les erreurs remontent bien au-delà des simples encadrants. »

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