La situation complexe de Romain Ntamack après son exclusion
Un carton rouge qui pourrait coûter cher
Malgré les efforts immédiats de Fabien Galthié, le sélectionneur de l’équipe de France, pour défendre son joueur après le match, Romain Ntamack, le demi d’ouverture de l’équipe nationale, se trouve confronté à la possibilité d’une suspension de plusieurs matchs après son exclusion contre le pays de Galles. En effet, une commission indépendante se réunira en début de semaine pour statuer sur son cas. Quelles seront les justifications avancées pour le défendre? Et quelle sanction pourrait-il encourir? L’issue de cette délibération est cruciale.
C’est la première fois que Romain Ntamack se voit infliger un carton rouge au cours de sa carrière professionnelle, qui en est pourtant à son 169e match. L’incident s’est produit lorsque l’épaule de Ntamack a percuté le visage du demi d’ouverture gallois, Ben Thomas. Cette action était-elle une réponse à un plaquage rude que Thomas lui avait infligé plus tôt, à la 67e minute, ce qui avait entraîné un léger accrochage au sol avant que Ntamack ne distille une passe décisive au pied pour Gailleton dans la séquence suivante?
Bien que rien ne permette de confirmer cette hypothèse, l’incident a eu lieu peu de temps après. Immédiatement, aussi bien sur le plateau de France Télévision qu’en conférence de presse, Fabien Galthié a pris la défense de son demi d’ouverture en déclarant : “En fonction des règles, la décision est correcte : carton jaune, puis 20 minutes dans le bunker.” Il a ajouté que les images montrent que Romain a été surpris par le changement de direction du numéro 10 gallois. Selon lui, Ntamack n’avait pas l’intention de provoquer l’impact, ce qui rend l’incident plus fortuit que délibéré.
La stratégie de la défense
En repassant les images, chacun peut se faire une idée de la trajectoire adoptée par Ben Thomas et son léger fléchissement des jambes. Serait-ce là l’argument principal de la défense française face à la commission disciplinaire du Tournoi des 6 Nations? Ce qui reste certain, c’est la nécessité de présenter des arguments précis. Philippe Saint-André, ancien sélectionneur, a partagé son expérience à ce sujet sur RMC : “J’ai souvent accompagné des joueurs dans ces moments. Accuser l’arbitre d’erreur est inutile et risqué. Au contraire, si l’on reconnaît un manque ponctuel de lucidité et que l’on accepte la sanction, on peut espérer une réduction. Ntamack pourrait s’attendre à une pénalité de six semaines, mais sans antécédents, elle pourrait être réduite de moitié.”
Impact potentiel sur le calendrier
Un degré faible de sanction pour ce genre d’action implique deux semaines d’absence, mais un degré moyen peut entraîner jusqu’à six semaines. Si Ntamack devait être sanctionné, les conséquences sur son calendrier de matchs seraient claires. Alors que le 15 de France serait en pause, il manquerait l’affrontement contre l’Angleterre (une semaine), un match avec Toulouse à Clermont (deux semaines), puis des rencontres en Italie (trois semaines) et à Ernest Wallon contre Vannes (quatre semaines). Grâce au programme “Head Contact Process”, destiné à améliorer la technique de plaquage, une réduction d’une semaine est possible. Cependant, une suspension plus longue l’empêcherait de jouer contre l’Irlande et l’Écosse.
Pour l’instant, Ntamack reste présent dans le groupe à Marcoussis, faisant partie de la sélection de 42 joueurs annoncée récemment. Il fera face à la commission de discipline début de semaine par visioconférence, tout en espérant un verdict clément pour revenir rapidement sur le terrain. Ayant déjà manqué plusieurs événements ces derniers mois, retrouver la tunique bleue est essentiel pour lui.