À 42 ans, le combat continue pour Jimmy Gopperth
Loin de raccrocher les crampons, le maestro néo-zélandais cherche sa prochaine aventure
Jimmy Gopperth, le vieux sage du rugby, refuse de céder sa place. Même si Provence Rugby a décidé de ne pas prolonger son bail, le demi d’ouverture originaire de Nouvelle-Zélande ne se résigne pas à la retraite. Malgré l’ombre de Caleb Muntz, venu pour prendre la main, Gopperth vise encore les sommets. Sa quête ? Trouver un dernier défi à relever.
Et il l’affirme haut et fort : « La suite ? Je ne sais pas encore », lâche-t-il. « J’ai ce feu sacré pour continuer. Peu importe où — en France, en Angleterre ou même au Japon — je cherche des opportunités à saisir. Des amis à moi cherchent aussi. »
Retour au bercail ou nouvelle envolée ?
La perspective d’un comeback au Royaume-Uni titille le vétéran. Sa famille y est encore, ce qui rend l’idée séduisante. Certes, Leicester pourrait être compliqué à cause de l’âge, mais les Warriors de Worcester, qu’ils soient en pleine reconstruction, pourraient apprécier l’expérience de cet homme aux mille vies.
Par ailleurs, Gopperth n’est pas en terre inconnue : à presque 40 ans, il traînait déjà sur les pelouses anglaises, devenant le doyen de la Premiership. Une deuxième tournée ? Le record le tendrait les bras.
Ses années n’ont pas émoussé sa confiance. « J’ai encore des choses à donner, je le sais », assure-t-il. « La semaine dernière, j’ai fêté mon 50e match pour Provence. À 80 minutes sur le terrain pratiquement chaque week-end, je me sens bien là où je suis. »
Mais, avant de faire ses valises, notre homme reste concentré sur sa mission avec Provence Rugby. Avec les renforts de George North, Tomas Francis et Teimana Harrison, le club a des ambitions : se hisser en Top 14. Avec 12 points à rattraper face au leader avant leur déplacement crucial à Oyonnax, les rêves de demi-finale à la maison sont permis. Un dernier tour de piste au stade Maurice-David serait une belle façon de dire au revoir.
Après avoir dérouillé Biarritz 46-14 le week-end dernier, le public n’a pas manqué de saluer ce guerrier de 524 matchs professionnels. « Pour le dernier match à domicile certain, chaque partant reçoit un maillot encadré. Pour moi, ils avaient aussi préparé une vidéo de ma carrière. J’ai fondu en larmes », raconte-t-il ému.
Revoir ces moments forts, ces paysages d’ovalie… L’émotion l’a submergé. « Je n’ai pas l’habitude de pleurer, mais ce jour-là, j’ai craqué. Partager ça avec les supporters a été un souvenir incroyable. »
Passionné par le surf, Gopperth a démarré son aventure professionnelle à Wellington en 2002. Nouvelle-Zélande, Irlande, Angleterre, France — chaque étape, une nouvelle vague. Et il espère que l’horizon n’est pas encore atteint. Comme un certain Ma’a Nonu, toujours sur le pont en Top 14, Gopperth n’a pas fini de faire des remous.
« Pouvoir encore jouer à cet âge, c’est un privilège que je savoure », avoue-t-il. « Mon but ? Apporter ma pierre à chaque équipe. Pour l’instant, je veux aider Provence à grimper en haut. Je suis à fond là-dessus. »
Et d’ajouter, les yeux rivés sur l’avenir : « On a un match crucial contre Oyonnax cette semaine. Si on peut s’offrir une demi à domicile, ce serait énorme. Je donnerai tout, que ce soit sur la pelouse ou dans les vestiaires. »
Une chose est sûre : Jimmy Gopperth n’a pas encore dit son dernier mot.