Loin des terrains, mais proche du cœur : le Castres Olympique face à son destin
Un vestiaire uni dans l’adversité
Alors que Castres se prépare au choc contre Clermont ce samedi soir à 21h, Paul Jedrasiak, ex-pilier de l’ASM et désormais acteur clé chez les Tarnais, revient sur des semaines pleines de tourments. Il partage son parcours personnel traversé entre chagrin collectif et introspection, voyant dans cette période un tournant humain inoubliable.
La tragédie du décès de Josaia Raisuqe en mai a ébranlé le groupe castrais. Jedrasiak raconte comment cette perte a cimenté une solidarité presque palpable entre les joueurs : « C’était incroyablement dur. Une première pour moi en club. On a ressenti ce besoin viscéral de se serrer les coudes. » Le CO a été irréprochable, fournissant toute l’aide nécessaire à la famille du joueur disparu : « Le club a été remarquable, un soutien total à la famille de Josh. »
Le rugby, une échappatoire
Emportés par l’émotion, les joueurs ont vite cherché refuge sur le terrain. « L’envie de reprendre l’entraînement nous a submergés », explique Jedrasiak. Le retour à la compétition contre Bordeaux est devenu un moment puissant de communion, une réunion au centre du terrain pour honorer leur coéquipier.
Jedrasiak insiste, « Il ne faut pas que l’émotion nous domine. Nous devons désormais jouer en son honneur. »
La foi comme pilier
La foi a été essentielle pour surmonter cette épreuve. Une cérémonie religieuse a réuni l’équipe le lendemain du drame, transcendant les différences de croyance : « À travers les chants et les prières, nous avons partagé un moment intense. Même pour les non-croyants, cela a été significatif. »
Clermont en ligne de mire, pour l’histoire
Le hasard a fait que le match contre Clermont, l’ancien club de Jedrasiak, devienne hautement symbolique sur la route vers le Top 6 : « Un duel crucial pour la qualification, avec une équipe solide en face et quelques joueurs capables de faire basculer la rencontre. »
Défis et rebonds
Arrivé blessé en début de saison, Jedrasiak a dû faire preuve de résilience pour s’intégrer dans les plans du CO. L’arrivée de Xavier Sadourny a été un tournant : « Les débuts ont été compliqués, mais c’est ce que je recherchais. Depuis que Xavier est là, j’ai enchaîné les matchs. » Il reconnaît être en phase avec les valeurs castraises : « Ici, c’est ce que j’imaginais et je m’y sens bien. »
À l’assaut du Top 6
Avec une détermination inébranlable, Jedrasiak fixe l’objectif : « La saison n’est réussie que si l’on se hisse dans le Top 6. » Bien que leur parcours européen soit salué, seule la qualification comptera à ses yeux.
Ce samedi, c’est bien plus qu’un match de rugby qui attend Jedrasiak et les siens. Dans la douleur partagée, la foi et l’union, le Castres Olympique avance vers une rencontre pleine de sens et de souvenirs.