Les clubs sud-africains face à l’épreuve de la Champions Cup
Des débuts difficiles pour les clubs sud-africains
Depuis leur intégration à la Champions Cup pour les saisons 2022-2023, les équipes sud-africaines semblent rencontrer des difficultés, avec un bilan décevant de seulement deux victoires en neuf matchs cette saison. Cette prestation soulève des interrogations quant à leur réelle place dans cette compétition européenne.
Dans le détail, les Sharks de Durban ont arraché une victoire contre Exeter et les Stormers ont surpassé Sale. Mais hormis ces deux réussites, le reste de leurs performances a été marqué par des défaites écrasantes face aux autres équipes.
Les longs voyages comme principal obstacle
L’une des raisons principales de ces résultats pourrait être les longs déplacements que ces clubs doivent effectuer. En effet, lors de la phase de groupes, chaque équipe est contrainte de voyager deux fois en Europe, avec approximativement un mois entre chaque match. Ces voyages, associés au décalage climatique, représentent un vrai défi pour maintenir un niveau de compétition élevé.
Jan Serfontein, un joueur sud-africain évoluant à Montpellier, évoque les difficultés rencontrées par ses homologues des Lions : « Les trajets sont épuisants pour eux. Ils ont dû endurer 25 heures de vol en classe économique, arrivant mercredi pour un match prévu samedi. »
Un calendrier bouleversé pour tous
Ces voyages compliquent également le planning des équipes européennes. Par exemple, le Stade Toulousain a choisi de faire tourner son effectif lors d’une rencontre importante à La Rochelle afin de mieux se préparer pour le climat de Durban et affronter les Sharks.
Thomas Ramos, arrière au Stade Toulousain et en équipe de France, exprime ses doutes quant à la protection des joueurs dans ces conditions de voyage épuisantes : « Avec la chaleur et l’humidité, le long voyage… Est-ce qu’on protège vraiment les acteurs du jeu ainsi ? »
Un impact sportif en question
À leur arrivée dans la Champions Cup, les clubs sud-africains étaient censés hisser le niveau des compétitions internes en se confrontant à l’élite mondiale. En 2023, leur participation a encore plus de poids avec le soutien du sponsor sud-africain « Investec ». Pourtant, malgré un début prometteur où Sharks, Bulls et Stormers brillaient parfois en atteignant les quarts de finale lors des deux premières années, cette saison, ils peinent à convaincre.
Après une défaite sévère contre Castres (49-10), l’entraîneur des Bulls, Jake White, a déclaré : « On ne peut pas aligner les mêmes joueurs chaque semaine. Jouer la Champions Cup, la Currie Cup et l’URC est un défi. Mais nous devrions mieux faire, même si beaucoup de nos talents jouent à l’étranger. »
Une compétition sans véritable enjeu
Les Sud-Africains semblent de plus en plus désengagés envers cette compétition, perçue comme moins significative pour eux. En dépit de leur domination initiale sur le sol sud-africain, avec seulement une défaite face à La Rochelle lors de leurs deux premières participations, trois clubs européens ont remporté des victoires en Afrique cette saison. Ces derniers incluent Toulouse contre les Sharks, Toulon face aux Stormers, et Northampton contre les Bulls.
Maxime Médard, ex-ailier toulousain, est sans appel : « Depuis leur arrivée, les équipes sud-africaines n’ont pas vraiment brillé. Elles étaient censées apporter une valeur ajoutée, mais le bilan est décevant. »
Pour espérer voir une équipe sud-africaine en phase finale, un exploit des Sharks à Bordeaux ou des Stormers contre le Racing 92 serait nécessaire lors de la dernière journée. Ce scénario mettrait enfin en lumière l’importance de leur présence dans cette compétition européenne.