Loin des terrains, mais jamais loin des mémoires. Plus de huit mois ont passé depuis le tragique incident qui a coûté la vie au jeune Medhi Narjissi, talentueux joueur du Stade Toulousain, lors d’un stage en Afrique du Sud avec l’équipe de France U18. Et pourtant, l’émotion est restée intacte dans le petit monde du rugby, toujours aussi palpable, comme une plaie encore ouverte.
Le père en colère, une famille en attente
Difficile d’apaiser le tourment de Jalil Narjissi, ex-talonneur du SUA Agen et figure emblématique du rugby marocain. L’ancien joueur exprime sa frustration dans une interview sans détour, où il n’est pas tendre avec la Fédération française de rugby. Pour Jalil, tout est allé de travers. « Huit mois et toujours aucune réponse ! » livre-t-il avec amertume, tout en soulignant une enquête qui, selon lui, traîne des pieds malgré les efforts de la justice.
Une accusation qui vise haut
La garde à vue de Stéphane Cambos, ancien manager de la sélection U18, a relancé l’enquête sur l’homicide involontaire, mais n’a pas réussi à panser les blessures de la famille Narjissi. Jalil ne mâche pas ses mots en évoquant des « négligences » et des « graves défaillances » du côté de la direction fédérale. Dans sa ligne de mire : Florian Grill, renouvelé à la présidence à l’automne. Jalil accuse ce dernier d’avoir fait passer les questions électorales avant le désarroi de sa famille. « En pleine campagne, pendant que nous étions détruits », balance-t-il avec indignation.
L’appel aux hautes autorités
Face à ce qu’il considère comme un silence assourdissant, Jalil Narjissi a décidé d’aller plus loin pour se faire entendre. Il a saisi Marie Barsacq, ministre des Sports, espérant une prise de conscience au plus haut niveau. Dans sa lettre, il dresse une liste des « défaillances majeures » qu’il tient à voir corrigées. Pour lui, il est impensable que les responsabilités échappent aux personnes concernées. « Ça doit bouger », clame-t-il, animant son propos d’une détermination inébranlable.
