Un père en quête de réponses et de justice
C’est un cri du cœur. Jalil Narjissi, invité de Bartoli Time sur RMC, n’a pas mâché ses mots. Huit mois après le drame qui a emporté son fils Medhi, le cauchemar se poursuit pour cette famille, rongée par la colère et l’incompréhension. Et tout ça sous le regard, selon lui, indifférent de la FFR et de son président Florian Grill.
Une douleur inconsolable
« On est détruits. » Pas de fioritures. Huit mois après la disparition en mer de Medhi, son père, bouleversé, cherche toujours des réponses. Le jeune Narjissi, en stage avec les U18 du XV, s’est volatilisé le 7 août dernier en Afrique du Sud. Jalil Narjissi martèle son ressenti : une douleur immense doublée d’une colère froide. « On a confié notre fils à la Fédération et on n’a jamais pu le récupérer », lâche-t-il avec émotion.
Les accusations pleuvent : fautes graves du staff, encadrants passifs. « Il y avait neuf ou dix personnes sur place, toutes ont cautionné cette séance de récupération. »
Responsabilités partagées
Pour la famille de Medhi, pas de doute, la Fédération porte la responsabilité de ce coup de théâtre tragique, à cause de « l’organisation » et de « l’encadrement des mineurs ». Jalil Narjissi confie, désemparé, qu’ils comprennent trop bien comment cela a pu arriver.
Le père sinistré évoque aussi l’enquête toujours en cours. Le 15 avril, l’ancien manager des U18, Stéphane Cambos, avait été mis en garde à vue puis relâché. « C’est interminable », avoue-t-il. « 26 ou 27 jeunes étaient dans l’eau. Ça aurait pu être pire. L’endroit était dangereux et personne ne s’y est opposé. »
Grill pointé du doigt
Abattu, Jalil Narjissi critique le manque d’accompagnement. En dehors du soutien du Stade Toulousain et du SU Agen, le reste est silence. Florian Grill, en premier lieu, est ciblé. Pourquoi cet abandon ? Pourquoi ne pas être aux côtés de la famille ?
Le père explique avoir échangé avec Grill par WhatsApp, mais regrette le désintérêt apparent de la Fédération. « Il nous a annoncé la catastrophe et promis de faire la lumière. Où est-ce que ça en est ? Nous avons demandé un hommage pour Medhi, c’est bien le moins. »
Pour Narjissi, la famille est seule, perdue. « Mon fils a disparu. Il a pris perpétuité. Monsieur Grill doit assumer ses responsabilités », conclut-il, déterminé.
Huit mois après, Jalil Narjissi ne lâche rien. Il réclame la vérité et que des comptes soient rendus. Un père ne devrait pas avoir à se battre ainsi, après avoir perdu son enfant.