Un vent de révolte souffle depuis huit mois. Un père affligé mais déterminé exige des comptes. Jalil Narjissi, éperdu de douleur après la disparition de son fils Medhi en mer, se dresse aujourd’hui contre la Fédération française de rugby (FFR) et son commandant en chef, Florian Grill. Un message clair : démissionnez et assumez vos erreurs.
Un cri de colère
Jalil Narjissi, inquiet et en deuil, a haussé le ton dans les colonnes du Figaro ce jeudi. Le père du rugbyman tragiquement disparu en août dernier lors d’une séance avec l’équipe de France U18 ne mâche plus ses mots. La FFR, dit-il, a joué la carte du silence, masquant ses « fautes graves et négligences ». « Il est temps de rendre des comptes », martèle-t-il avec conviction.
Un drame sur une plage redoutée
Qui aurait cru que la fuite vers l’océan aurait une issue aussi tragique ? Medhi, étoile montante du Stade toulousain, n’avait que 17 ans lorsqu’il a été englouti par les vagues près du cap de Bonne-Espérance. C’était le 7 août, un jour funeste qui a marqué à jamais les esprits. Là-bas, en Afrique du Sud, une plage réputée dangereuse a été le théâtre d’une catastrophe dont la responsabilité est implacable.
Le désaveu d’une enquête interne
La FFR a bien tenté de se disculper en lançant une enquête interne. Mais pour Jalil, c’est loin d’être suffisant. « Confier ça à l’adjoint du DTN, proche des encadrants ? Autant se moquer de nous ! », insiste-t-il. Un dédain que rien ne semble atténuer. Et de rappeler : « Je connais le monde du rugby, ne cherchez pas à me duper. La vérité doit éclater, et cette enquête bâclée n’est qu’une façade. »
Hommages ou poudre aux yeux ?
« Un hommage ne suffira pas à nous apaiser », martèle Jalil, encore fébrile. Il déplore la suppression du poste de chef de délégation, l’homme clé de la sécurité, absent lors de cette journée fatidique. Pas question de tourner la page. Pas tant qu’il n’obtient pas justice. « Florian Grill et ses acolytes, on ne vous laissera pas poursuivre tranquille, pas avec un bouclier ou une poignée d’applaudissements en tribune », poursuit-il, amer et incrédule.
L’indignation face au silence
Malgré un hommage discret au Stade de France, ou les initiales de Medhi sur le maillot, il reste insatisfait. C’est un geste, certes, mais bien en deçà des attentes. Jalil réclame la tête de Florian Grill, insistant : « Il doit partir, il n’a rien à faire à ce poste. On parle d’erreurs impardonnables ici, et d’un manque d’humanité sidérant. »
La lutte est loin d’être terminée pour Jalil Narjissi, qui met tout en œuvre pour alerter les plus hautes instances. Déçu, il a écrit à la ministre des Sports pour que justice soit faite et que plus jamais un tel drame ne se reproduise. Un coup d’éclat inachevé mais vibrant de vérité.