Hommage des joueurs du CO et de l’UBB à Josaia Raisuqe : Un moment fort

Un samedi pas comme les autres à Chaban-Delmas

Un moment de rugby qui dépasse le sport

Samedi dernier, à Chaban-Delmas, le rugby a offert un des moments les plus émouvants de la saison. Dix jours après le décès tragique de leur camarade Josaia Raisuqe, les joueurs du Castres Olympique ont retrouvé la pelouse. Un match contre l’UBB (34-29) qui va bien au-delà du score : un instant suspendu entre douleur, union et un hommage vibrant à leur coéquipier parti trop tôt.

Après-match : émotion à fleur de pelouse

À la fin du match, les Castrais n’ont pas rejoint immédiatement les vestiaires. Rassemblés au centre du terrain, fatigués mais emplis d’émotion, ils ont formé un cercle. Le capitaine, Mathieu Babillot, a d’abord pris la parole, puis a laissé place aux parents de Raisuqe, épaulés par Matthias Rolland et Leone Nakarawa. En unissant leurs forces, les joueurs de Bordeaux-Bègles ont aussi rejoint ce moment intense. Des chants, des larmes, et des regards se sont échangés, montrant ainsi que le rugby, ce jour-là, s’étendait bien au-delà des lignes blanches.

Quentin Walcker, pilier du CO, a exprimé son émotion : « On est des rivaux sur le terrain, mais une fois le coup de sifflet final donné, on forme une grande famille… Voir 30 000 personnes applaudir et l’équipe adverse s’unir à nous, ça réconforte énormément. »

Une rencontre sous pression émotionnelle

Côté terrain, Castres était à deux doigts de l’exploit. Avec deux essais en quinze minutes, une entrée en matière parfaite et un sursaut en fin de partie, les Castrais ont failli décrocher une victoire inattendue. Une ultime touche à quelques mètres de l’en-but bordelais aurait pu tout chambouler. Mais finalement, ils repartent avec un bonus défensif, un résultat au goût amer.

Xavier Sadourny, l’entraîneur, relativise : « On a eu notre chance de conclure, c’est frustrant, mais à la mi-temps, un bonus défensif aurait été souhaité. » Malgré tout, Castres reste dans la compétition pour le top 6, espérant toujours accéder aux phases finales.

Une semaine hors du commun

Depuis le décès de leur coéquipier le 8 mai dans un accident de la route, les joueurs de Castres ont vécu des moments d’une intensité incroyable. Rémy Baget confie : « C’était très dur. On a dû faire face à des situations inconnues, gérer les émotions, le souvenir de Josaia… Heureusement, le rugby a été un exutoire. » Les entraînements ont permis de se reconstruire ensemble et le club a fait bloc.

Walcker témoigne encore : « On a tous pris nos responsabilités… Le Top 14 ne laisse pas de place à l’émotion. Je suis fier des gars et je souhaite que personne ne revive ça. »

Un hommage qui résonne au-delà du terrain

L’émotion a gagné tout le stade. À la mi-temps, 30 000 spectateurs se sont levés pour applaudir les parents de Raisuqe, honorés par les présidents de l’UBB et du CO avec un bouquet de fleurs blanches. Un silence plein de respect a régné, marquant un hommage digne.

Sur le terrain, Théo Chabouni a embrassé le col de son maillot, brodé du prénom « Josh ». Un symbole fort de l’attachement à l’homme, au coéquipier, à l’ami. Walcker promet : « Et on va continuer pour lui, et pour nous. »

Samedi prochain, Castres affrontera Clermont dans un match décisif. Une chose est sûre : les Tarnais, désormais portés par une force invisible, joueront chaque minute avec un nom dans le cœur. Celui de Josaia Raisuqe.

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