À l’âge de 35 ans, Loann Goujon a fait savoir qu’il dira adieu à sa carrière professionnelle en rugby à la fin de cette saison sportive. L’expérimenté troisième ligne, qui a fait ses marques au sein de plusieurs clubs prestigieux tels que Clermont, La Rochelle et Bordeaux-Bègles, avant de finalement atterrir au LOU, a été aligné sept fois sur le terrain lors de la saison en cours, dont trois fois en tant que titulaire. Les mutations qu’a connues le rugby récemment semblent avoir convaincu cet ex-joueur de Bordeaux-Bègles que le temps était opportun pour lui de se retirer du monde professionnel.
« La décision s’est présentée de manière naturelle. Bien avant l’ouverture de cette saison, j’étais convaincu que ce serait ma dernière. Le plaisir de jouer demeure intact, mais les contraintes périphériques au jeu deviennent de plus en plus pesantes. Il est essentiel de savoir quand mettre un terme aux choses ». Et c’est exactement ce que Loann Goujon fera à l’achèvement de cette saison. Évoluant en troisième ligne pour le LOU et ayant représenté la France à dix-sept reprises, il décidera de pendre ses crampons à 35 ans, une fois la saison actuelle terminée.
Formé à Clermont avant de passer par La Rochelle et Bordeaux-Bègles, le joueur originaire de Combronde (Auvergne) a partagé avec Le Progrès qu’il ne se retrouve plus dans le rugby actuel. « Lors de mes premières années professionnelles, on pouvait encore ressentir une touche d’amateurisme autour du rugby. Tout semblait plus simple. Mais depuis les dix dernières années, le rythme s’est intensifié. Le jeu a considérablement évolué, tant sur le plan technique que physique ».
« Le changement d’atmosphère me fatigue »
Ce qui le frustre particulièrement, c’est l’évolution de la mentalité chez les joueurs (« elle a considérablement changé », selon ses mots) qui lui semble inadéquate. Depuis son intégration au sein de l’équipe lyonnaise en 2018, il a participé à 81 matchs, mais n’a eu l’occasion de jouer que sept fois cette saison, dont trois en tant que titulaire. « Je me sens souvent déphasé face à la nouvelle génération. Aujourd’hui, certains jeunes à l’école de rugby envisagent déjà le rugby comme carrière. Pour moi, à mes débuts, c’était avant tout une affaire d’amitié et de partage. Quand j’aborde ce sujet avec eux, je me sens comme un vieux réac… »
« L’atmosphère générale me fatigue », admet même Goujon, qui n’a plus été sélectionné en équipe nationale depuis la tournée d’été 2017 en Afrique du Sud et pour qui le manque de temps de jeu cette année n’a en rien diminué son envie de tirer sa révérence. Une décision qu’il semble ne pas regretter.