Gestion des commotions cérébrales : la méthode de la Fédération française de boxe

Dans le monde intense et exigeant de la boxe, la santé des athlètes est une préoccupation primordiale. Les dangers liés aux commotions cérébrales suscitent aujourd’hui une attention toute particulière de la part des professionnels de santé.

Protéger avant tout la santé des boxeurs

Dans le cadre de la boxe, un sport réputé pour sa dureté, la priorité est de préserver la santé des combattants. L’enjeu principal tourne autour des commotions cérébrales, un sujet qui retient toute l’attention des experts médicaux de la discipline. Amine Benounane, qui fait partie de la commission médicale de la Fédération française de boxe (FFB), insiste sur ce point crucial. Pour des raisons de sécurité, surtout après un K.-O, la question de la protection des boxeurs s’impose avec force.

La vigilance des arbitres sur le ring

Pour Amine Benounane, laisser un boxeur poursuivre après une commotion est impensable. Selon lui, permettre à un athlète de continuer à combattre après une commotion cérébrale s’apparente à une mise en danger délibérée. Jean-Robert Lainé, un arbitre reconnu au niveau mondial par l’association WBA, met également en avant l’importance d’une intervention rapide. Même sans qu’un boxeur soit mis au tapis, l’arbitre a un rôle crucial pour veiller à la sécurité des boxeurs. Il doit être capable de déceler les signes de détresse chez le combattant.

Lorsqu’un boxeur est mis à terre et qu’il ne parvient pas à se relever dans les dix secondes, l’arrêt du combat est impératif. Jean-Robert Lainé explique encore les motifs pouvant justifier l’arrêt immédiat d’un combat malgré le retour apparent du boxeur à la compétition. S’il perçoit un regard absent, une réponse tardive aux instructions, ou toute autre forme de désorientation physique, il peut décider de stopper le match.

Les mesures de repos et d’évaluation

Dans la boxe professionnelle, la réglementation prévoit des périodes de récupération obligatoires, qui varient en fonction de la nature du combat terminé. En cas de défaite par K.-O., cette période peut s’étendre jusqu’à une année entière, soit 360 jours. Au cours de ce temps, l’examen par un médecin s’avère indispensable pour évaluer l’état de santé du boxeur.

Amine Benounane décrit son approche pour diagnostiquer une commotion : il interagit avec le boxeur pour évaluer sa cohérence mentale, à travers des questions simples sur la date, le lieu, ou l’identité de son adversaire. Ces interactions permettent de juger si le boxeur est désorienté, indiquant la présence éventuelle d’une commotion cérébrale. Par la suite, un rapport est adressé à la présidence de la commission médicale, et d’autres examens, comme une IRM, peuvent être demandés pour plus de certitude.

Un défi majeur : la prévention des commotions

Pour Amine Benounane, la prévention, particulièrement lors des sessions d’entraînement, demeure le véritable enjeu. Il exprime ses préoccupations quant à la maîtrise des risques de commotions cérébrales durant les entraînements, soupçonnant qu’elles y sont même plus fréquentes que pendant les combats officiels. Il préconise de sensibiliser les entraîneurs pour qu’ils veillent à placer les boxeurs dans la catégorie de poids la plus appropriée, réduisant ainsi les risques pour le cerveau des athlètes.

À une époque où la compréhension scientifique des traumatismes crâniens s’affine, la Fédération française de boxe s’engage à renforcer ses pratiques de prévention, tant dans le cadre des compétitions que lors des préparations. La santé et l’avenir des boxeurs en dépendent. Ce combat pour la sécurité pourrait-il inspirer le monde du rugby ?