Analyse des choix stratégiques de Fabien Galthié pour le XV de France
Modification inattendue des compositions
L’absence de Damian Penaud dans la sélection française n’était un secret pour personne, une omission qui s’est dessinée progressivement au cours du week-end dernier. La surprise a davantage été la mise à l’écart de Matthieu Jalibert, décidée de manière assez soudaine un lundi matin par le sélectionneur Fabien Galthié. Les circonstances entourant ce choix coïncident avec une stratégie de banc à sept avants et un seul trois-quarts.
La publication « Midi Olympique » a détaillé les coulisses de cette décision stratégique, expliquant pourquoi Fabien Galthié a choisi d’omettre Jalibert et Penaud pour l’affrontement contre l’Italie.
Conséquences d’une défaite cuisante
La défaite subie contre l’Angleterre à Twickenham a laissé des séquelles profondes au sein du staff du XV de France. Dès leur retour en train, Fabien Galthié et son équipe ont entrepris d’analyser les causes de cet échec. Au-delà des difficultés rencontrées en mêlée durant la seconde mi-temps, ce sont surtout les lacunes dans l’engagement physique qui ont été soulignées.
Matthieu Jalibert a fait partie des joueurs concernés par ces critiques, mais Damian Penaud a davantage été blâmé par l’encadrement. On lui reproche notamment ses absences lors de phases de soutien, ayant entraîné des pertes de balle cruciales, ainsi qu’un manque de discipline défensive sur l’essai inscrit par l’Angleterre. Néanmoins, ces doutes n’ont pas immédiatement conduit à leur retrait du groupe, car tous deux figuraient dans la liste des joueurs disponibles pour le Top 14, preuve qu’aucune décision n’avait encore été prise à ce stade.
Une réunion déterminante au Centre National de Rugby
Après avoir profité d’un week-end de repos bien mérité, l’encadrement de l’équipe de France s’est regroupé dimanche soir au Centre National de Rugby. Certaines décisions, telles que la composition de la deuxième ligne et le remplacement de Colombe par Aldegheri, étaient déjà actées, mais l’avenir de Penaud et Jalibert restait incertain. À ce moment-là, le banc était prévu pour un schéma 6-2, avec Gaël Fickou sur la liste des remplaçants.
L’issue s’est jouée lundi, au cours d’une longue réunion où chaque membre du staff a été invité à proposer sa composition idéale de l’équipe avant que Galthié ne prenne sa décision finale. Se servant de sa méthode habituelle, le sélectionneur a voulu marquer fermement son territoire, rappelant une démarche similaire déjà adoptée à l’automne avec Fickou, Ollivon et Alldritt. Dans le cas de Penaud, il s’agit d’une stratégie pour le remotiver avant le match contre l’Irlande. Quant à Jalibert, la décision découlait de la volonté de respecter la hiérarchie des ouvreurs avec le retour de Barré, permettant ainsi une meilleure stabilité.
Des réactions mitigées
Avant d’officialiser ces choix, Galthié a pris le temps de rencontrer en privé les deux joueurs pour leur expliquer ses décisions. Ultérieurement, il a décidé de mettre en place un banc en 7-1, une conséquence de l’exceptionnelle performance de Anthony Jelonch lors du Top 14, qui a écarté Fickou des remplaçants.
Ces décisions ont bien sûr suscité des réactions. Damian Penaud, qui voyait son objectif d’établir un record d’essais sous le maillot tricolore s’éloigner, a rapidement exprimé le désir de retourner à Bordeaux dès le mercredi, emballé par l’idée d’affronter son ex-équipe, Clermont. De son côté, Matthieu Jalibert, initialement prévu comme réserviste pour le déplacement en Italie, n’a finalement pas embarqué pour Rome, officiellement à cause d’une maladie, tout comme Maxime Lamothe.
S’agit-il simplement d’un problème médical temporaire ou d’une manière d’éviter une situation inconfortable ? La question reste posée. En attendant, une autre interrogation persiste : Jalibert sera-t-il aligné dimanche contre Clermont, à quelques heures d’Italie – France ? Pour l’instant, rien ne semble l’en empêcher complètement.
