Cyril Cazeaux : « Je ne peux plus bouger le poignet gauche », proche d’arrêter le rugby

L’intensité des rencontres de rugby réserve souvent de grandes émotions, tant pour les joueurs que pour les supporters. Cyril Cazeaux, joueur emblématique de l’Union Bordeaux-Bègles, en a fait l’expérience et partage ses réflexions à l’aube d’un match décisif en Champions Cup.

L’Union Bordeaux-Bègles face à de nouveaux défis

À l’approche de l’affrontement en quart de finale de la Champions Cup contre le Munster, Cyril Cazeaux a exprimé ses pensées devant les journalistes. Il a notamment abordé les déclarations d’Ugo Mola, le manager de l’équipe toulousaine, qui a récemment placé l’équipe bordelaise au sommet de la phase de poules. Cazeaux, fidèle à lui-même, reste sur ses gardes face à ces jeux psychologiques : « Dans les compétitions, il est normal d’avoir ces petits duels d’ego, mais nous, en tant que joueurs, préférons rester en dehors. Nous gardons nos objectifs en ligne de mire, sans nous laisser distraire par ces remarques. »

Les ambitions et la progression de l’équipe

Être en tête après les poules est une satisfaction pour l’équipe, avoue Cazeaux. L’équipe se réjouit des victoires enchaînées et de la capacité à renverser des situations délicates, comme lors du match intense contre Vannes. « C’est un beau souvenir parmi d’autres. Même quand notre début de match est hésitant, notre force réside dans notre capacité à ne jamais abdiquer, surtout dans le dernier tiers du match », explique-t-il, soulignant l’esprit de résilience de l’équipe.

L’Union Bordeaux-Bègles, selon lui, dispose aujourd’hui d’un effectif plus solide que dans le passé. Cyril observe : « D’autres équipes se vantent de leur profondeur d’effectif, mais nous étions bien préparés physiquement pour tenir jusqu’à la fin du match. La rotation de joueurs est un atout majeur. Ce désir de victoire, combiné à notre plaisir de jouer ensemble, forge notre identité fière et légèrement excentrique. »

Une nouvelle perception des avants

Les avants de l’UBB ont enfin obtenu la reconnaissance qu’ils méritent, et Cyril ne cache pas sa satisfaction. « Pendant longtemps, nous avons attendu que notre contribution soit reconnue. Nos dernières victoires sont souvent venues grâce à notre travail en première ligne. Cela démontre que les éloges ne devraient pas aller uniquement à nos trois-quarts internationaux », précise-t-il, en insistant sur le juste examen du travail souvent invisible des avants.

En se remémorant la douloureuse défaite contre Toulouse en finale du Top 14, Cyril admet que cela leur a servi de leçon. « La fatigue de la longue saison s’était fait sentir. C’est pour cela que viser les deux premières places pour accéder directement aux demi-finales est essentiel. Contrairement aux apparences, la Champions Cup cadre bien avec notre stratégie de fin de saison. Nous avons le potentiel de concilier les deux compétitions. »

Une revanche et un apprentissage constant

Le désir de prendre leur revanche sur Toulouse est bien présent, et Cyril reconnaît l’importance du match gagné en début de saison contre eux. « Nous devions montrer que notre défaite en finale était une simple erreur. Mais concentrons-nous aussi sur les autres équipes qui restent toutes aussi dangereuses. »

Côté personnel, Cazeaux se sent revigoré depuis la mi-saison dernière, retrouvant sa pleine forme après des blessures gênantes. « Jouer dans un système de jeu qui me convient me permet de m’épanouir et d’être performant. »

Le deuxième ligne se félicite de ses quatre essais inscrits cette saison : « Pour moi, c’est énorme, surtout que j’ai souvent marqué en jouant sur les ailes. »

Regrets et espoir avec le XV de France

Cyril Cazeaux confie aussi qu’il a failli arrêter le rugby suite à une blessure sévère au poignet après un passage avec le XV de France en 2021. « La douleur était telle que j’ai envisagé de tout abandonner. Mais j’ai persévéré, déterminé à reprendre mon chemin au sein de Bordeaux et pourquoi pas retrouver un jour l’équipe nationale. »

Enfin, il partage le calvaire de sa blessure : « Mon poignet était dans un sale état. Il a fallu enlever des os et poser une plaque. Heureusement, c’était ma main gauche, car je suis droitier. » Malgré ces épreuves, son optimisme et sa détermination à briller sur le terrain restent inébranlables.