Confidences de Karim Ghezal sur ses années avec le XV de France

Dans un échange avec le quotidien Le Progrès, Karim Ghezal, en charge du management au LOU Rugby, a partagé sa perspective sur ses années au sein de l’encadrement du XV de France. Il y évoque aussi bien son expérience passée que ses enseignements pour l’avenir.

Un regard privilégié sur l’équipe nationale

Au début de l’entretien, Ghezal revient sur l’exception que représente l’équipe nationale de France à ses yeux. Il s’exprime avec nostalgie et émotion, faisant le lien entre le prestige des matchs disputés sous le maillot bleu et ses débuts dans le rugby. Cette passion prend racine à l’Isle-Jourdain, son club formateur, un lieu qui conserve une place spéciale dans son cœur, comme en témoigne son retour après le Grand Chelem de 2022. Dans sa carrière de coach, il a participé à 44 rencontres de premier plan, dont une majorité a été décidée dans des moments critiques et tendus. Ces situations, perçues comme étant de véritables zones de turbulence, ont été des moments d’apprentissage intenses. Celles-ci lui ont permis de comprendre comment préparer et aborder les matchs à haut risque.

Les leçons d’une douloureuse défaite

L’entraîneur se penche ensuite sur la défaite subie par les Bleus en quart de finale de la Coupe du monde face à l’Afrique du Sud. Il exprime sa conviction que cette équipe de France avait largement les capacités pour remporter le tournoi. Ce match a marqué les esprits par son intensité, à tel point qu’il lui semble incroyable qu’il n’ait pas tourné en leur faveur dès les quinze premières minutes. Bien que cette élimination soit une blessure encore vive, Ghezal souligne que s’ils devaient affronter les Springboks à dix reprises, neuf fois la victoire serait dans le camp français. Pour lui, le sport de haut niveau est, avant tout, un générateur de vives émotions. Il se souvient de l’effervescence qui régnait ce soir-là au Stade de France, confiant que le coup de sifflet final a laissé une sensation de temps suspendu.

La gestion humaine, un élément clé

Enfin, il aborde avec sensibilité la question de la gestion individuelle des joueurs dans un cadre international. Ghezal illustre ce point par l’exemple poignant d’un joueur étranger, Liam Allen, qui n’avait pas pu rentrer chez lui depuis deux ans et demi, un sacrifice personnel immense. Conscient des enjeux humains, l’entraîneur n’a pas hésité à encourager son intégration et à lui offrir une pause prolongée en Nouvelle-Zélande suite à une blessure, afin qu’il retrouve son équilibre. Pour Ghezal, la gestion des aspects personnels des joueurs représente la moitié de son travail. Il insiste sur l’importance d’être à l’écoute de leurs vies privées pour éviter de creuser un fossé avec eux lorsqu’ils sont en difficulté personnelle.