Cheslin Kolbe à Toulouse : De moqué à unanimement salué

Cheslin Kolbe : De Petit Gabarit à Légende du Rugby

L’ascension fulgurante d’un Sud-Africain à Toulouse

Il devait être "trop petit", "trop frêle" pour briller dans le Top 14. Et pourtant, Cheslin Kolbe a fait mordre la poussière à tous ceux qui en doutaient. Avec ses percées éclatantes, il s’est érigé en une véritable icône mondiale du rugby.

Préparez-vous, son arrivée à Toulouse est une épopée méconnue qui va vous clouer sur place.

Jugé inapte pour le Top 14, il n’a fallu que quelques mois à Kolbe pour retourner la situation et se faire une place parmi les légendes vivantes du rugby européen.

2017 : le grand virage toulousain

Tout commence en 2017. Toulouse veut tourner la page et insuffler un nouveau souffle. L’équipe vieillit, et les résultats ne suivent plus. C’est là qu’un certain Pierre-Henry Broncan, alors responsable du recrutement, pose son regard sur un ailier sud-africain au gabarit inhabituel : vif, imprévisible et… minuscule selon les normes hexagonales.

Broncan est séduit dès le premier instant. Dans une interview avec Midi Olympique, il lâche :

« Franchement, c’était évident. Ce gars était une fusée, polyvalent : le parfait facteur X. Son physique ? Balisé par sa vitesse et ses duels victorieux. Et puis, quel jeu au pied ! Droit, gauche, ça carburait. »

À cette époque, Kolbe joue avec les Stormers en Super Rugby. Mais en Afrique du Sud, il ne faisait pas l’unanimité. Non retenu avec les Springboks, certains lui conseillaient une reconversion.

« Un jour, le coach des Springboks m’a dit : “Pourquoi ne pas passer demi de mêlée ?” Je lui ai ri au nez en lui répondant : “J’ai grandi en tant qu’arrière et ailier, pourquoi changer ?” », a avoué Kolbe au Midi Olympique.

Cette porte se ferme, mais c’est pour mieux en ouvrir une autre… en France.

Un pari risqué pour Toulouse

Quand son nom arrive sur la table du club toulousain, scepticisme général. René Bouscatel, alors président, hésite. 1,71 m pour 80 kg ? C’est loin d’être le gabarit type pour le Top 14. Même Broncan entend des commentaires : « Tu es sûr qu’il peut jouer ici ? » Mais lui, il y croit dur comme fer : Kolbe a cette étincelle que les autres n’ont pas.

18 janvier 2017. Le transfert est acté. Un tremblement de terre est en marche, mais peu s’en doutent.

Un impact immédiat

Le jour de son arrivée à Ernest-Wallon, c’est mémorable. Avec sa valise et son visage juvénile, Kolbe intrigue. Broncan, amusé, raconte : « Je passe à côté du vestiaire et je me demande : “Mais qui a ramené son gosse ?” C’était Cheslin. Son visage de môme me fait toujours sourire… »

Le « gamin » cloue vite le bec aux sceptiques : six essais en huit matchs. Entrée fracassante. Sa vitesse, ses appuis spectaculaires, sa créativité redynamisent le jeu toulousain. En quatre saisons, il décroche deux Boucliers de Brennus et une Champions Cup. Et l’apothéose : il rentre chez les Boks pour rafler la Coupe du Monde 2019.

De “trop léger” à incontournable, de “gamin innocent” à prédateur des défenses, Kolbe n’a jamais plié face aux critiques. Il a imposé son style, son flair, transformant chaque défi en victoire. L’histoire d’un pari gagnant, d’un talent brut devenu bijou. Et d’un jeune prodige… qui a fait plier le Top 14 et martyrisé le XV de France.

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