L’USAP, qui avait des ambitions de se qualifier pour les phases de barrage du Top 14, a subi une défaite significative face à Clermont, sur le score de 28 à 35, marquant ainsi un frein considérable dans sa quête.
Franck, cette défaite peut-elle être attribuée aux occasions ratées lors de la première mi-temps ?
Effectivement, nous n’avons pas concrétisé ces occasions, mais notre véritable faiblesse a été dans l’affrontement et la synchronisation de notre jeu. Nous avons perdu beaucoup trop de ballons sur les phases de ruck, accumulé trois cartons jaunes, et dans ces conditions de chaleur, chaque erreur se paye cher… Nous n’avons clairement pas été à notre niveau, ils ont su élaborer leurs essais avec soin tandis que nous laissions filer ces chances évidentes en première mi-temps, ce qui les a psychologiquement remis en selle.
Malgré une avance de 21-6, puis de nouveau 28-18 à seulement dix minutes du terme…
Clermont montrait plus de solidité depuis trois rencontres, nous étions au courant, ça ne nous a donc pas pris de court. Cependant, nous n’avons pas su capitaliser sur nos opportunités, et c’est une leçon à retenir pour progresser. Notre contrôle du jeu a fait défaut, et cette frustration nous amène à ne nous blâmer que nous-mêmes. Nous nous sommes éloignés de notre zone de concentration, nécessaire pour une préparation hebdomadaire optimale comparée à celle du match… En observant l’intensité déployée par les deux équipes, il y avait un écart; nous n’étions donc pas à notre standard habituel. À treize, il est impossible de tenir la distance. Sur chaque engagement, nous avons été submergés et concédé des essais, signe d’un manque de maîtrise. Autrement, nous aurions réussi à sortir de notre zone et à mettre la pression dès le début.
Le jeu a-t-il été trop poussé en première mi-temps ?
À mon avis, non, cela a également créé des occasions, mais nous n’avons pas su les convertir lors de deux actions clés. Et dans un match de cette importance, chaque détail compte. Les trois cartons reçus témoignent de notre indiscipline méritée. Notre jeu n’était pas surchargé; nous avons perdu en impact physique, notamment sur les rucks, et ces trois cartons jaunes sont explicites. Notre présence n’était pas au rendez-vous. Ils ont également réussi à nous repousser dans notre camp avec trois coups de pied décisifs vers la fin, et la possession du ballon nous a échappé… Leur engagement et leur intensité étaient supérieurs au nôtre.
« Espérons que l’arbitrage ne serve pas d’excuse »
Le remplacement a-t-il été à la hauteur de vos attentes ?
Ils ne sont pas dotés de pouvoirs magiques. Ils ont donné de leur personne, mais pour que cet effort soit couronné de succès, il faudrait que le combat soit équilibré, quinze contre quinze, et nous avons manqué à cette exigence.
La question de l’arbitrage se pose-t-elle ?
Il serait inapproprié de s’en plaindre… J’espère que personne ne cherchera à s’abriter derrière cet argument.
Qu’est-ce qui rend Clermont plus solide ?
C’est leur mentalité, ce qu’ils mettent en pratique sur le terrain. Cela se voit dans leur jeu; il n’y aurait eu aucune contestation s’ils avaient remporté le Challenge Cup la semaine précédente, cela se reflète dans leur intensité et leur condition physique.
Tavite Veredamu vous impressionne-t-il encore, comme avec l’essai marqué grâce à sa vitesse ?
Il réalise une grande saison, mais nous ne devrions pas uniquement nous concentrer sur son cas. Nous contribuons aussi à lui donner l’espace pour s’exprimer, mais oui, il fait partie des rares à avoir tiré son épingle du jeu.