Assassinat d’Aramburu : vers une nouvelle loi en France ?

Le meurtre choc de Federico Martin Aramburú, ancien rugbyman, en pleine rue à Paris en mars 2022, continue de jeter un pavé dans la mare des sphères politiques et judiciaires. Un événement qui a réveillé bien des consciences.

Des armes d’un autre temps, un drame bien d’aujourd’hui

Coup de théâtre à la une : le journal Sud-Ouest révèle que Loïk Le Priol et Romain Bouvier, liés à l’extrême droite, ont utilisé des armes du XIXᵉ siècle pour commettre leur crime. Légalement acquises, certes, mais à des fins on ne peut plus criminelles.

La question qui brûle les lèvres : comment ces armes ont-elles pu être utilisées sans être détectées ? L’avocat Christophe Cariou-Martin, représentant de Shaun Hegarty, ami d’Aramburú, tacle : « C’est la volonté de posséder en toute discrétion. L’extrême droite pousse ses adeptes à flirter avec la loi. »

Une perquisition qui en dit long

Lors de la fouille chez Bouvier, les enquêteurs ont mis la main sur un véritable arsenal. Colt, Savage, Mauser, et des munitions à la pelle. Certaines pièces avaient été transformées, augmentant encore leur dangerosité. Oubliez le simple bibelot historique…

Face à ça, les avocats et les hommes politiques montent au créneau pour légiférer. Me Cariou-Martin mène la charge pour une loi « Martin-Aramburú » symbolique. « On doit ça aux victimes et à la société », clame-t-il avec ferveur.

La politique en action : un projet de loi en préparation

Le député Peio Dufau se lance dans la bataille. Avec la dissolution de l’Assemblée, le projet avait pris la poussière. Mais il n’abandonne pas : « Il faut combler ce vide juridique aberrant. Ces armes tueuses doivent être déclarées, c’est du bon sens. »

Actuellement, seul un certain type d’armes est répertorié au Système d’information sur les armes (SIA). Les armes de collection, pourtant potentiellement mortelles, passent entre les mailles du filet.

Cariou-Martin s’interroge, non sans pertinence : « Comment Le Priol, déjà condamné pour violences, a-t-il pu se procurer une arme létale avec une simple carte d’identité ? »

Dans le camp des collectionneurs, la grogne monte

Du côté des amoureux des armes anciennes, c’est la grogne. Jean-Pierre Bastié, président de l’Union française des amateurs d’armes (UFA), tire à vue sur une possible nouvelle réglementation. « Ça va pénaliser 100 000 collectionneurs honnêtes. La voyoucratie, elle, continuera tranquille », déclare-t-il.

Il enfonce le clou : depuis août 2023, la vente libre des munitions à poudre noire est déjà proscrite. « Peu importe l’outil, c’est l’intention meurtrière qui compte », insiste-t-il.

Dans ce tumulte, le débat est loin d’être clos. Les enjeux sont nombreux, et le chemin promet d’être semé d’embûches.

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