Antoine Dupont et les Toulousains revivent le quart perdu face aux Springboks

Les retrouvailles du Stade Toulousain avec les Springboks sur fond de Champions Cup

Un défi de taille pour le Stade Toulousain

Ce samedi à 16h15, le Stade Toulousain s’apprête à affronter les Sharks avec pour objectif de poursuivre sa course sans faute en tête de la poule 1 de la Champions Cup. Au-delà de l’enjeu sportif, cette confrontation sera marquée par les retrouvailles entre les joueurs internationaux du club toulousain et les redoutables Springboks, responsables de leur élimination lors de la dernière Coupe du Monde en 2023.

Un peu plus d’un an après la désillusion du XV de France, défaits par l’Afrique du Sud (28-29) en quart de finale de la Coupe du Monde, le même cadre se présente dans un match de poule pour le Stade Toulousain. À Durban, l’équipe dirigée par Ugo Mola cherchera à affirmer son statut de leader grâce à ses précédents succès bonifiés face à l’Ulster et Exeter. L’enjeu est de taille avec une rude compétition de l’Union Bordeaux-Bègles et de Northampton, tous deux à égalité avec dix points, alors que seules les deux meilleures équipes de chaque poule auront la chance de jouer à domicile lors des phases finales, comme cela avait été le cas pour Toulouse l’année précédente.

Rencontres marquantes sur le terrain

Cependant, le déplacement en Afrique du Sud n’est pas anodin pour l’équipe. C’est la première occasion pour les internationaux du Stade Toulousain de retrouver les joueurs sud-africains qui avaient mis fin à leurs rêves mondiaux le 15 octobre 2023. Parmi les Bleus alignés ce jour-là, on retrouvera samedi Baille, Mauvaka, Flament, Jelonch, Dupont, et Ramos, tous titulaires auparavant, et Aldegheri avec Cros en tant que remplaçants. Malgré l’absence d’Eben Etzebeth, toujours blessé, les autres figures emblématiques des Springboks comme Nche, Mbonambi, Koch, Kolisi, ou Nyakane seront présentes, ranimant des souvenirs difficiles.

Antoine Dupont, capitaine toulousain, admet que cet affrontement ressuscitera forcément certaines mémoires : « Il y aura une petite part de nous qui y pensera », avoue-t-il, faisant écho à sa blessure passée. « Des souvenirs remonteront sûrement, mais aujourd’hui le contexte est totalement différent. Ce n’est pas une question de revanche. » Ce match, bien que symbolique, ne changera pas le passé, mais reste crucial pour ces joueurs d’élite qui n’avaient pas eu d’occasion de se rendre en Afrique pour les tournées estivales, souvent réservées au repos des piliers de l’équipe de France.

Une préparation sous le signe du souvenir

Dans la préparation de cette rencontre aux enjeux élevés, les émotions sont accentuées par l’hommage rendu récemment à Medhi Narjissi, une perte tragique pour le rugby. Le manager Ugo Mola reconnaît que cet événement a profondément marqué l’esprit des joueurs : « Ce match a laissé son empreinte sur le rugby français », admet-il. « Nous disposons d’un nombre comparable d’internationaux français et sud-africains, ce qui crée des similitudes indéniables avec notre passé récent. »

Mola considère que cette confrontation accentue la préparation à haut niveau : « Cela nous permet de nous mesurer au meilleur rugby au monde. La confrontation en termes de style de jeu, d’intensité et de duel est un défi formidable à préparer, » explique-t-il, anticipant les face-à-face intenses tels que ceux entre Siya Kolisi et Cros, ou entre Dupont et Williams.

Aucune place pour l’esprit de revanche

Bien que l’absence d’Eben Etzebeth dans le match soit déplorée par certains, l’opportunité de revanche est en réalité un élément secondaire pour les joueurs, comme le confirme Thibaud Flament : « Ce qui importe, c’est de se concentrer sur la Champions Cup plutôt que sur une revanche. » L’enjeu est donc de taille alors que le Stade Toulousain, souvent perçu comme invincible récemment, doit éviter toute erreur face à une compétition acharnée.

Avec plusieurs équipes en compétition pour la tête de la poule, dont l’Union Bordeaux-Bègles, Northampton, La Rochelle, le Leinster et les Saracens, la moindre faute pourrait être coûteuse. « Peut-être que ce souvenir est dans l’esprit des joueurs français », note l’anglais Jack Willis, mais l’objectif reste la victoire en Champions Cup afin de retrouver les sensations triomphales de l’année précédente.

La route vers la finale de Cardiff prend ici une tournure passionnante. Malgré la chaleur de Durban et le soutien de ses fervents partisans, les Toulousains espèrent bien faire taire la foule et poursuivre leur chemin vers les sommets, avec en ligne de mire la Coupe du Monde en Australie et, pourquoi pas, prendre leur revanche.