Une plongée dans l’enfer des commotions : le cri de coeur d’Antoine Burban
Confidences d’un troisième ligne cabossé
Dans le documentaire « À corps perdu », signé par L’Équipe Explore, Antoine Burban, ancien guerrier du Stade Français, se livre sans fard. L’ex-rugbyman, qui a raccroché les crampons en 2022, dévoile avec une sincérité déchirante les blessures invisibles laissées par une carrière jonchée de commotions cérébrales.
Une carrière entre ombres et lumières
Malgré 37 printemps et un palmarès de 257 batailles menées pour le Stade Français entre 2006 et 2022, Burban parle avec franchise des cicatrices accumulées. Etonnant ? Pas vraiment, quand on sait qu’il estime avoir encaissé entre 15 et 20 commotions cérébrales. Un chiffre qui, étrangement, ne l’a réellement inquiété qu’à l’épilogue de sa carrière.
Le choc de trop
Le 26 mars 2022, un jour à marquer d’une pierre noire. Face à l’Union Bordeaux-Bègles, l’impensable se produit dès l’entame. Il s’effondre, sans comprendre, dès le premier ballon touché. « Je récupère le ballon, je tombe et je ne sais pas pourquoi. Un simple interrupteur, on/off. Je tombe, voilà tout », raconte-t-il.
Ce match dura une éternité, mais ce fut le dernier pour Burban. Depuis, il lutte. Les séquelles ne l’ont pas épargné. « Je savais ce que j’avais fait la veille, mais tout est flou, comme un puzzle sans pièces. Mon comportement a changé : une cocotte-minute prête à exploser. On devient quelqu’un d’autre. » Les mots sonnent comme une alarme.
Les nuits blanches de Burban
Même loin des pelouses, la bataille continue. Le sommeil ? Un combat perdu d’avance. « Les insomnies sont là, l’épuisement aussi, mais le sommeil reste inatteignable », confie-t-il.
Lucie, son pilier à la maison, témoigne elle aussi de ces moments où le quotidien devient une épreuve. « C’est dur à vivre », dit-elle, mais l’horizon s’éclaircit doucement même si les ombres persistent.
Un plaidoyer pour le rugby
À travers son histoire poignante, Antoine Burban éclaire un sujet encore tabou : les ravages silencieux du rugby professionnel. Dans l’arène, les coups pleuvent et les cicatrices ne se voient pas toujours, mais elles font mal. Très mal.