Bernard Lemaître, qui n’avait pas encore commenté l’incident Melvyn Jaminet et l’acte raciste en Angleterre ayant conduit à la suspension de l’arrière international par la FFR et à une mise à pied indéfinie par son club, Toulon, s’exprime ce lundi dans Midi Olympique. Le président du Rugby Club Toulonnais, tout en rappelant son joueur à l’ordre, demeure profondément indigné.
Depuis l’incident verbal de Melvyn Jaminet lors de la tournée du XV de France en Argentine, Bernard Lemaître était demeuré silencieux. Ce lundi, il a brisé ce silence en s’exprimant dans le Midi Olympique. Le président du RC Toulon, toujours visiblement très agacé par le comportement de l’arrière du XV de France, a évoqué la conversation qu’il a eue avec l’ancien joueur de Toulouse après avoir été mis au courant de l’incident à Buenos Aires. Cette affaire a, selon lui, perturbé ses vacances.
Lemaître se confie : « Je lui ai dit que son problème, c’est l’alcool. Le fait que tu aies visé un ami d’origine maghrébine dans tes propos est une circonstance aggravante. Mais la véritable question, c’est que tu ne te maîtrises pas. Et ça, je ne peux l’accepter », explique-t-il, en élargissant la problématique au-delà du XV de France ou du RC Toulon.
Il continue : « Dans le rugby professionnel, et notamment en équipe de France, il y a un laxisme inacceptable concernant l’encadrement des joueurs. On ne peut pas laisser des jeunes de vingt ans livrés à eux-mêmes », déplore le patron de Toulon. Il est convaincu que seules des sanctions sévères, telles que celle de 34 semaines infligée par la Fédération française de rugby (FFR) à Jaminet, peuvent induire un changement et pousser les joueurs à réfléchir davantage à leurs actions. « Les sanctions doivent être à la hauteur de la gravité des actes. Sinon, on ne pourra jamais faire comprendre aux joueurs qu’ils ont des responsabilités. »
La balle est dans le camp de Mignoni…
Pour l’arrière international ayant également joué à Perpignan, la sanction semble avoir eu un effet. Suspendu par son club pour une durée indéterminée, Jaminet doit désormais prouver qu’il mérite une nouvelle chance de porter le maillot rouge et noir. Lemaître assure : « Melvyn a compris la leçon, j’en suis convaincu. Mais il devra montrer par ses actions qu’il est digne de rejouer pour le RCT. »
Le président du club varois précise que la décision du retour de Jaminet incombe à Pierre Mignoni. « Melvyn sera autorisé à jouer fin janvier. Cela ne veut pas dire qu’il jouera immédiatement, attention (…) Nous avons aligné notre sanction sur celle de la FFR. Maintenant, c’est à Pierre Mignoni de définir avec le joueur comment celui-ci doit rester en forme, quel programme personnel doit être mis en place… » Lemaître insiste sur le fait que « six mois sans jouer peuvent mettre en péril une carrière entière. » Un avertissement clair…
