Remili : De MVP de l’Euro à WVP des JO

Dans un entretien approfondi accordé au journal L’Equipe, Nedim Remili a évoqué en détail l’insuccès de l’équipe française de handball lors des Jeux Olympiques de Paris, en prenant pleinement sur lui la part de responsabilité qui lui incombe.

« J’ai fini MVP de l’Euro, j’étais au sommet. Maintenant, après ces JO, je suis devenu le « WVP » (worst valuable player, pire joueur). Quand il s’agit d’analyser sa performance olympique, Nedim Remili ne se cache pas. Ce joueur de 29 ans, évoluant au poste d’arrière droit ou de demi-centre, revient sur l’échec de l’équipe de France de handball aux Jeux Olympiques de Paris 2024, après avoir été couronnée championne d’Europe en janvier, dans une interview donnée ce jeudi à L’Equipe. Bien que Dika Mem, qui a perdu le ballon crucial permettant aux Allemands de prolonger et remporter le quart de finale (35-34), soit souvent pointé du doigt comme le symbole de cette déconvenue à Paris 2024, Nedim Remili accepte aussi sa part de responsabilité.

« C’est certain que ce fut le pire de mes tournois avec l’équipe de France depuis que j’en fais partie, depuis 2016 », reconnaît-il. « Cela pourra sûrement m’arriver encore, mais avec le temps, j’espère ne jamais atteindre un tel niveau de mauvaise performance. Malheureusement, cette fois, j’ai touché le fond. Les attentes autour de moi sont élevées et c’est la règle du jeu. Je n’ai pas d’explication rationnelle… On aurait préféré que cet échec ne survienne pas à ce moment-là. Autant échouer lors de l’Euro aurait été moins grave. Cet échec est d’autant plus retentissant qu’il s’agissait des JO à Paris. On était attendus, tout le monde nous voyait déjà triompher, et on n’a pas répondu à ces attentes. »

La maladie et le deuil, Remili n’a pas été épargné

Durant ces JO, l’équipe de France n’a jamais réellement été dans le coup, notamment avec une défaite de cinq buts contre la Norvège pour débuter. En y repensant, Nedim Remili admet que deux événements personnels ont influencé sa préparation. « Je suis tombé malade pendant les vacances, juste avant la préparation », confie-t-il. « J’étais en Égypte pour le mariage de Yehia Elderaa (son coéquipier à Veszprem), mais j’ai passé deux jours et demi à l’hôpital, terrassé, où j’ai perdu trois ou quatre kilos. Je n’ai même pas pu assister au mariage ! C’était la première fois que ça m’arrivait, et cela m’a vraiment surpris. Peut-être ai-je sous-estimé l’impact de cette perte de poids. »

Sur le plan physique, il n’était pas au mieux, mais mentalement, le décès de Christophe Dubois, le kiné historique du PSG, le 5 juillet, l’a également beaucoup affecté, ainsi que les autres joueurs parisiens anciens et actuels. « Christoph’ a toujours été un mentor pour moi, presque comme un oncle », explique Remili. « Il a veillé sur moi durant mes années à Paris (2016-2022). J’ai débarqué à 20 ans, et il m’indiquait quand je sortais trop, ou au contraire, il me disait de lever le pied quand je me mettais trop de pression avec le handball. Il comptait énormément pour moi, et son décès m’a profondément marqué. Mais j’aurais honte de mettre cet échec sur son dos, il me donnerait une leçon d’où il est ! »

Maintenant remis de ses émotions (« aujourd’hui, j’ai presque tourné la page », assure-t-il), Nedim Remili se concentre sur ses prestations avec son club, Veszprem. Pourtant, l’équipe de France n’est jamais loin de ses pensées, avec deux matchs amicaux prévus en novembre et surtout un championnat du monde en janvier. Comme toujours depuis vingt ans, l’objectif des Bleus sera de monter sur le podium. Même si cela ne pourra jamais effacer l’amertume du match France-Allemagne du 7 août à Lille.