Le chaudron de Saint-Étienne sous tension permanente
Un climat de tension pour l’ASSE
À Saint-Étienne, l’ambiance est électrique. Les relations se tendent sérieusement entre l’ASSE et les forces de l’ordre. En ligne de mire, le préfet Alexandre Rochatte, accusé de verrouiller le stade Geoffroy-Guichard avec ses mesures de sécurité draconiennes. Les Magic Fans n’en peuvent plus et une guerre sourde est déclarée.
La saison 2024-2025 ne se distingue pas seulement par les performances sportives de l’équipe stéphanoise. Geoffroy-Guichard, habituellement en ébullition, subit des pressions sans précédent. Sur 18 rencontres à domicile, 17 ont été soumises à des arrêtés préfectoraux limitant, voire interdisant, la venue des supporters adverses. Angers a été la seule exception à la règle.
De son côté, le préfet Rochatte justifie chaque décision par de prétendus « risques de troubles à l’ordre public ». Peu importe l’affiche, même sans rivalité historique évidente comme contre le RC Lens. Cela interpelle sérieusement.
Les fans de l’ASSE avaient pourtant demandé la présence de 2000 supporters lensois, mais se sont retrouvés avec une restriction à seulement 1500. Pour beaucoup, ces interdictions répétées montrent une dérive devenue insupportable. Le Kop Sud parle d’une véritable « banalisation de l’état d’exception autour du Chaudron ».
Un message qui claque
Le point de rupture a été atteint lors de la réception de Toulouse, le 17 mai. Une banderole bien visible dans le Kop Nord ciblait le préfet : « Cette année, la palme d’or des restrictions et des interdictions est attribuée à Alexandre Rochatte ». Une pique directe qui n’est pas passée inaperçue. Rochatte a riposté dans le journal local, sans détour.
Il a précisé : « Nous avions, pour ce match, 70 policiers de Saint-Étienne, une compagnie de CRS de 140 hommes et deux engins lanceurs d’eau mobilisés de 17 heures à 1 h 30 du matin ». Il va même jusqu’à accuser les Magic Fans d’avoir organisé une véritable embuscade post-match contre Lille, tout droit sortie du « Far West ».
Une stratégie assumée
Malgré la controverse, Alexandre Rochatte campe sur ses positions. Il promet de continuer sur la même voie, arguant : « Tant que je serai ici, je continuerai à prendre des arrêtés pour limiter l’usage des forces de sécurité intérieure, en limitant le nombre de supporters adverses. Ce n’est pas par plaisir, mais pour assurer leur sécurité ». À Saint-Étienne, l’affrontement entre autorités et ultras semble inévitable. Le spectacle, désormais, ne se jouera plus seulement sur la pelouse.
