Squash : Camille Serme, un retour inspirant vers le sommet!

Camille Serme, une icône incontestée du squash, a laissé son empreinte indélébile à travers ses exploits mémorables. Ancienne N°1 en France et classée N°2 mondiale, elle s’était retirée de la compétition il y a deux ans. À 35 ans, cette championne envisage désormais de reprendre sa carrière pour viser les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028, après avoir accueilli sa fille il y a dix mois. Lors du Paris Squash, prévu du 15 au 21 septembre, Camille, venue en tant qu’ambassadrice de l’événement, nous a accordé une interview exclusive.

Retour sur un parcours extraordinaire

Qu’est-ce qui vous a menée au squash et comment êtes-vous devenue l’une des meilleures joueuses mondiales ?

Depuis mon enfance, j’étais pleine d’énergie, et mes parents ont décidé de me canaliser à travers le sport. Le squash est apparu par hasard dans ma vie. À sept ans, fréquentant un club où je pratiquais le mini-tennis, un coach de squash a remarqué mon amie et moi et nous a invitées à essayer. Nous avons toutes les deux été immédiatement captivées. Les premiers succès ont rapidement suivi, nourrissant ma motivation. Initialement, je ne pensais pas en faire une carrière, mais les victoires en compétition ont éveillé en moi une passion ardente et le désir constant de me dépasser.

Quels moments clés avez-vous vécus durant votre carrière ?

Des souvenirs impérissables jalonnent ma carrière. Gagner avec l’équipe de France le championnat d’Europe en 2019 reste un des grands moments. Battre les Anglaises en finale, exploit inédit pour nous, fut exceptionnel, d’autant plus que c’était en équipe et entourée d’amies proches. Mes victoires en Grand Chelem, l’équivalent des tournois World Tour Platinium, sont également significatives. Remporter le prestigieux British Open, comparable à Wimbledon pour le tennis, reste mémorable. Le Tournament of Champions à New York, suivi de l’US Open en pleine période difficile, et enfin, une nouvelle victoire au Tournament of Champions en 2020 en battant les trois premières mondiales, sont des moments inoubliables.

Comment le squash a-t-il évolué durant votre carrière ?

Le squash a énormément changé. Nicole David, ancienne numéro 1 mondiale, a influencé le jeu en introduisant une dimension physique, poussant les joueuses à accroître leur endurance et rapidité. Son règne de huit ans a marqué toute une génération. Des modifications de règles, comme l’abaissement du tin, ont rendu le jeu plus rapide et spectaculaire. L’avènement des joueuses égyptiennes, avec leur talent exceptionnel, a aussi révolutionné le circuit féminin.

Le squash bénéficie-t-il de suffisamment de visibilité en France ?

Nous avons souffert d’un manque de médiatisation. Cependant, l’inclusion du squash aux Jeux Olympiques devrait améliorer la situation, en apportant plus de couverture médiatique et de financements, tant publics que privés. Devenir un sport olympique est souvent un tournant décisif.

Quels sont vos objectifs pour les Jeux Olympiques ?

Le squash a candidaté plusieurs fois pour les JO, chaque refus fut une déception. Quand l’inclusion a été confirmée, j’ai ressenti le besoin d’essayer. Participer aux Jeux Olympiques est le rêve de tout athlète. Avec mon entourage, nous avons décidé de saisir cette opportunité. Je vais donc travailler dur pour être en forme en 2028.

En tant qu’ambassadrice du Paris Squash, pouvez-vous nous en parler ?

L’année dernière, le Paris Squash a connu un succès phénoménal avec la présence des meilleurs joueurs mondiaux et un public enchanté. Le cadre au pied de la Tour Eiffel et au Palais de Tokyo était magique. Nous avons toujours voulu faire de cet événement un rendez-vous annuel, comparable à Roland-Garros pour le tennis. Cette année, nous avons changé de lieu pour le Cirque d’Hiver, attirant à nouveau les meilleurs joueurs. Nous espérons une grande fête du squash.

Que signifie pour vous ce rôle d’ambassadrice ?

Avec mon coach, devenu directeur du tournoi, nous étions déçus de l’absence d’un grand tournoi à Paris. Organiser un tel événement était initialement notre objectif. Réussir l’année dernière a été source de fierté. C’était l’occasion de montrer que le squash méritait sa place parmi les grands sports, même avant son inclusion aux JO. Nous espérons prouver notre valeur et l’importance de notre sport à Paris.

Quels sont vos projets futurs ?

Mon but ultime est de participer aux Jeux Olympiques de 2028. Pour cela, je dois remonter dans le classement mondial. Je commence par de petits tournois pour obtenir des points, en espérant être prête pour Paris. Mon challenge principal sera de rester en bonne santé et éviter les blessures graves. La gestion de mon corps et de ma vie personnelle, qui a changé depuis deux ans avec l’arrivée de ma famille, sera cruciale.

Comment vivez-vous votre retour à la compétition ?

Les sensations sur le court reviennent vite, ce qui est agréable. La nouveauté mentale est aussi bénéfique, même si le travail physique est important pour retrouver de bonnes sensations. Cette fraîcheur mentale est un véritable atout pour ce retour.

Être maman influence-t-il votre retour ?

Comme d’autres sportives l’ont souligné, revenir après une maternité procure une force singulière. Pour l’instant, je me concentre sur l’organisation familiale. Il faut s’adapter, surtout après des nuits difficiles ou si ma fille est malade. Ces moments rendent parfois l’entraînement difficile, mais cela aide à relativiser et à maintenir un bon équilibre mental, en pensant à autre chose après le sport.

Quel message voulez-vous adresser aux jeunes aspirants sportifs ?

Je leur dirais que le chemin est ardu et atypique, mais en vaut la peine. Le sport ouvre à de beaux voyages, rencontres enrichissantes et découvertes culturelles. Bien que la performance soit l’objectif principal, il est crucial d’apprécier tout ce qui accompagne cette vie de sportif, car elle est riche en enseignements et en expériences fascinantes.