Sampaoli quitte Rennes, Beye intronisé

Après seulement deux mois et demi à la tête de l’équipe, Rennes a pris la décision de se séparer de Jorge Sampaoli. Ce dernier, qui avait pris ses fonctions à la mi-novembre, n’a malheureusement pas réussi à améliorer la situation du club, lequel se trouve à ce jour en position de barragiste virtuel. Pour lui succéder, Habib Beye a été choisi afin de tenter de redresser la barre.

Changements majeurs dans le club de Rennes

Dans deux annonces publiées en l’espace de quelques minutes, le club basé en Bretagne a révélé à la fois le départ décidé « d’un commun accord » de l’entraîneur argentin et l’engagement, jusqu’à la fin de la saison en cours, avec la possibilité de prolonger d’une année, de Beye, un débutant à ce niveau de compétition.

La célèbre citation de Karl Marx, empruntée à Hegel, stipule que l’histoire se répète d’abord comme tragédie, puis comme farce. La saison actuelle de Rennes, ayant déjà coupé les ponts avec Julien Stéphan à l’automne, tourne désormais à la tragicomédie avec cet ultime événement qui semble révéler une certaine agitation au sein du club.

Changer d’entraîneur deux fois en une saison est une pratique extrêmement rare. À titre de comparaison, Nantes, connu pour l’instabilité sur son banc, avait réalisé cet exploit la saison précédente, parvenant à assurer son maintien à l’avant-dernière journée.

Dans leur communiqué, les dirigeants stipulent que la « première mission de Beye sera de recréer une dynamique sportive positive ». C’est une tâche monumentale dans un club qui semble glisser inexorablement, alors qu’il était en pleine ascension il y a encore 18 mois, après six saisons consécutives en compétitions européennes et un style de jeu admiré par de nombreux autres clubs.

Une intégration qui n’a pas fonctionné

Durant cette période, Rennes connaîtra son quatrième entraîneur et a également vu un changement à la présidence et à la direction sportive. Le mercato hivernal précipité du club reflète aussi l’état de panique régnant.

Il a fallu se débarrasser de « Albert Gronbaek, Jota, Henrik Meister, et bientôt Glen Kamara », tous recrutés lors du dernier été, après un échec dans trois périodes de transferts successives. Les salaires exorbitants attribués à Seko Fofana et Brice Samba, respectivement 700 000 et 500 000 euros par mois, ont aussi suscité des interrogations.

Lundi, l’attaquant japonais Kyogo Furuhashi est venu s’ajouter aux 14 recrues de la saison pour Rennes, qui recherche toujours un milieu de terrain, un défenseur central, voire un ailier, surtout si Amine Gouiri finit par rejoindre Marseille.

Dans une position délicate, atteignant le seizième rang et menacé de relégation, Rennes fait face à une situation critique.

L’intégration de Sampaoli s’est révélée un échec, avec sept défaites en dix matchs, dont une élimination de la Coupe de France contre l’équipe mal classée de Ligue 2, Troyes (0-1). Les performances médiocres et le manque de confiance combiné à des stratégies rigides n’ont pas laissé entrevoir de signes de redressement. L’utilisation de Seko Fofana, habituellement relayeur, en tant qu’ailier gauche où il ne pouvait pas exploiter sa principale compétence, a même laissé l’intéressé dans l’expectative.

Des ressources « limitées »

« En tant qu’entraîneur, j’aurais pris d’autres décisions », a déclaré l’international ivoirien après la défaite contre Monaco (3-2), bien qu’il semblait plus critique envers ses coéquipiers que Sampaoli. Le coach « fait avec les joueurs qu’il a », soulignant que malheureusement « nos ressources sont un peu limitées ». Ce n’est pas pour l’excuser, mais « je constate aussi ce qui se passe durant les entraînements », a-t-il mentionné.

En confiant les rênes à Beye, Rennes opte pour une nouvelle stratégie, bien qu’il ait déjà laissé une bonne impression lorsqu’il avait été considéré pour remplacer Stéphan.

Beye avait également failli signer avec Nantes en décembre, bien qu’il n’ait pas réussi à constituer son personnel à temps, sauvant ainsi le poste d’Antoine Kombouaré. Ancien international sénégalais avec 45 sélections, Beye est perçu comme un entraîneur prometteur depuis qu’il a aidé le Red Star à accéder à la Ligue 2, étant élu « meilleur entraîneur de la saison » en National.

Pour son premier match en Ligue 1 sur le banc dimanche, lors de la 20e journée au Roazhon Park, il retrouvera face à lui l’équipe de Strasbourg, le club où il a fait ses premiers pas avant de jouer pour Marseille et divers clubs anglais. Ayant choisi de ne pas continuer avec le club d’Aubervilliers en Ligue 2, sa mission est maintenant d’empêcher Rennes de descendre dans cette même division. C’est un vrai défi.