Ligue des champions : Brest découvre sa formule magique

Avec le plus faible coefficient UEFA dès le lancement de la compétition, Brest a remporté l’opportunité de défier le Real Madrid sans ressentir de pression, ce mercredi, pour conclure la phase initiale de la Ligue des champions, en optimisant toutes ses chances.

Un effectif étoffé et bien géré

Le Stade Brestois, longtemps habitué à fonctionner avec des ressources limitées et un effectif réduit, a dû s’adapter à un rythme de matches soutenu, alternant entre la Coupe de France, la Ligue 1 et la Ligue des champions. Pour répondre à cette charge de travail, le club a renforcé son groupe, améliorant à la fois la qualité et l’expérience internationale de l’équipe, sans pour autant déroger à sa stratégie d’investissement modeste. Grégory Lorenzi, le directeur sportif, a de nouveau démontré son habileté dans le recrutement.

En attaque, la contribution de Ludovic Ajorque a éclipsé celle de ses prédécesseurs, Steve Mounié et Martín Satriano, tandis qu’Abdallah Sima, prêté par Brighton, a marqué des buts cruciaux dès le début de saison. En défense, les jeunes Soumaïla Coulibaly, prêté par Dortmund, et Abdoulaye Ndiaye ont solidifié la ligne arrière malgré leur jeune âge. Par ailleurs, au milieu, Edimilson Fernandes, en provenance de Mainz, est souvent apparu comme une pièce maîtresse.

Grâce à ces arrivées stratégiques, Brest a pu minimiser l’impact des blessures, notamment celle de Pierre Lees-Melou, ou des baisses de performance de certains joueurs clés de la saison précédente, tels que Romain del Castillo. Cette résilience est également attribuable à l’approche de l’entraîneur Eric Roy, qui a instauré un système de rotation avec, en moyenne, cinq changements dans le onze de départ d’un match à l’autre. Sa stratégie prévoyait des remplacements anticipés, utilisant des « débutants » et des « finisseurs » pour maximiser l’efficacité.

Grandir aussi en dehors du terrain

Le succès des Bretons ne s’est pas limité au terrain. Une amélioration de la discipline et des conditions d’entraînement a joué un rôle essentiel. Brest a mis l’accent sur une hygiène de vie stricte et a investi dans des méthodes de « préparation invisible » pour optimiser la performance des joueurs.

Brendan Chardonnet, le capitaine de l’équipe, a expliqué comment dès la fin des matches, le protocole de récupération était mis en place, incluant vélo, alimentation rapide avec des féculents et des fruits, et des séances de cryothérapie. Bien que ce processus soit exigeant, il est reconnu pour ses bienfaits corporels.

Ces pratiques, autrefois réservées aux grands clubs, se sont généralisées à presque toutes les équipes. Le club a investi pour suivre cette tendance, ce qui a porté ses fruits, comme l’a remarqué Chardonnet.

Un Roudourou apprivoisé

Face à l’inadéquation du Stade Francis-Le Blé pour accueillir des rencontres de Ligue des champions, Brest a dû trouver refuge au Stade du Roudourou à Guingamp, à plus d’une heure de route. Cette décision, d’abord critiquée, a rapidement trouvé son public, avec toutes les places disponibles vendues pour chaque match. Les supporters brestois, même à distance, ont su donner de la voix, offrant une ambiance passionnée lors des rencontres importantes, notamment face à Leverkusen et le PSV Eindhoven.

Initialement, il avait été envisagé de déménager vers des stades plus grands comme le Roazhon Park de Rennes ou même le Stade de France pour les matches de barrage, mais la fidélité des supporters a fait pencher la balance pour rester au Roudourou. Eric Roy a exprimé sa satisfaction quant à cette décision, soulignant que l’équipe avait pris ses marques dans ce nouvel environnement et que cela représentait un atout sportif majeur.