Mardi, lors du match aller des barrages pour une place en huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le PSG, Brest se trouve sous une incertitude : l’avenir d’Eric Roy, essentiel dans le parcours impressionnant de l’équipe finistérienne ces deux dernières années, est en question.
L’épopée d’Éric Roy avec le Stade Brestois 29
En intégrant au début de 2023 une équipe en difficulté susceptible d’être reléguée, Éric Roy a piloté le Stade Brestois 29 vers une aventure européenne qui a captivé l’Europe par son enthousiasme et la qualité de son jeu. Tout en affrontant des équipes de renom comme Barcelone, le Real Madrid, et en particulier le Shakhtar Donetsk, Brest demeure dans l’incertitude alors que le contrat de leur entraîneur s’achève dans trois mois et demi.
Roy, originaire de Nice, avait laissé planer le mystère lors d’un entretien avec le journal sportif espagnol ‘Marca’ il y a deux semaines : « Tout est envisageable. Il est possible que je prolonge, mais je pourrais aussi choisir de partir. » « Nous progressons dans les échanges, mais il est encore un peu tôt pour discuter de prolongation à cause des enjeux sportifs », avait commenté Denis Le Saint, le président du club, dans L’Equipe. Éric Roy, récompensé comme le meilleur entraîneur de Ligue 1 la saison passée, a exprimé son désir d’honorer son contrat par gratitude envers le club qui lui a offert une chance après 12 ans passés dans le football mais loin d’un poste d’entraîneur.
« Intégration rapide et réussie »
« Dans la position de Grégory Lorenzi, le directeur sportif qui m’a recruté, je ne suis pas certain que j’aurais fait le même choix », avait avoué Roy dans une vidéo pour l’Unecatef, l’association des entraîneurs de football, un an plus tôt. Après avoir assuré sans trop de peine le maintien du club dans une Ligue 1 réduite à 18 équipes, puis l’avoir mené à une troisième place synonyme de participation à la scène européenne, il a pleinement justifié cette prise de risque.
« Je suis arrivé en tant qu’élément à intégrer dans un staff déjà en place, il fallait alors conquérir d’abord l’adhésion de son équipe technique, avant de s’atteler à celle des joueurs, puis créer une harmonie avec l’environnement du club », avait-il confié à ‘BeIn Sports’ à la mi-août.
« Il n’existe pas de formule magique », avait précisé le technicien de 57 ans, « il s’agit de la capacité à cerner la situation, l’endroit où l’on évolue, et ce qu’on pourra mettre en place pour extraire le meilleur de l’effectif mis à disposition ».
Au fil des semaines et des rencontres remportées, il a établi une forte identité de jeu : « afficher beaucoup d’énergie sur le terrain, faire preuve d’agressivité constructive, disposer d’une équipe dynamique et résolument tournée vers l’avant », avait-il exposé à l’Unecatef.
Une approche « participative » fructueuse
Ces principes lui valent l’admiration des supporters brestois qui scandent « quand je vois son jeu, je suis conquis, quand j’entends sa voix, je suis captivé par Roy », à presque chaque rencontre.
Sa méthode repose sur une approche participative, où ses adjoints Julien Lachuer et Bruno Grougi collaborent étroitement à l’élaboration des stratégies avant et pendant les matchs, tandis que les joueurs se fixent eux-mêmes des objectifs de points pour chaque série de rencontres.
Après avoir porté le club aussi loin qu’il le pouvait, l’enjeu de sa prolongation semble se résumer à une question centrale : « Partir ? Reste à déterminer pour aller où », avait-il répondu à ‘Marca’. « Je me considère comme quelqu’un qui crée ou réinvente des projets », avait-il déclaré à l’Unecatef, et Brest, à cet égard, représentait le défi idéal.
« La véritable question n’est pas ‘ma méthode est-elle applicable ailleurs ?’ C’est plutôt ‘aurai-je les capacités de réussir aussi bien dans un autre contexte ?' », avait-il ajouté. « Difficile de répondre tant qu’on n’est pas confronté à cette réalité », avait-il conclu, une incertitude qui préoccupe forcément du côté de Brest.