Laurent Pokou, légende méconnue du football ivoirien, a marqué son époque par son talent exceptionnel malgré un manque de reconnaissance mondiale. Cet article retrace son parcours et ses exploits qui ont laissé une empreinte indélébile tant sur la scène nationale qu’internationale.
Laurent Pokou : un géant du football ivoirien
Né à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Laurent Pokou s’est distingué en tant qu’attaquant redoutable au cours des années 1960 et 1970. Sous le maillot des Éléphants, son habileté à marquer des buts a captivé les foules, et son nom est resté gravé dans les annales du sport ivoirien. Malgré l’absence de titre majeur à son actif, notamment lors des Coupes d’Afrique des Nations (CAN) de 1968 et 1970 où il s’est illustré comme meilleur buteur, Pokou a assis sa réputation par ses performances individuelles exceptionnelles.
On se souvient qu’il a longtemps détenu le record du nombre de buts inscrits en phase finale de CAN, avec un impressionnant total de 14 réalisations, jusqu’à ce que Samuel Eto’o le dépasse en 2008 avec 16 buts. En dépit de ces statistiques remarquables, il n’aura pas fait mieux qu’une deuxième place lors de la compétition de 1970, comme le souligne Georges Kouadio, ancien sélectionneur de l’équipe nationale ivoirienne.
Une figure emblématique en Bretagne
Laurent Pokou a aussi écrit son histoire dans les clubs où il a évolué. Dans sa terre natale, il a porté les couleurs de l’ASEC Mimosas, l’un des clubs les plus prestigieux d’Abidjan, où il a passé dix ans de sa carrière (1966-1973 et 1979-1982). Toutefois, c’est en France, en rejoignant le Stade rennais à l’âge de 27 ans en 1974, qu’il a réellement marqué les esprits. Réputé pour ses performances sur le terrain, Pokou est devenu une légende en Bretagne, surnommé le « Duc de Bretagne ». En quatre saisons, il a accumulé 46 buts, même si sa carrière en France fut marquée par des blessures récurrentes. Ses anciens coéquipiers, tels que Bertrand Marchand, gardent de lui le souvenir d’un joueur incroyablement talentueux.
Pour Pokou, le football était avant tout synonyme de plaisir. Aimant profondément le jeu, il avait la capacité de faire basculer un match à lui seul grâce à son génie sportif. Bien qu’accoutumé à des séances d’entraînement moins intenses en Côte d’Ivoire, il s’est adapté à la rigueur des entraînements quotidiens en France, malgré les blessures qu’il a subies. Apprécié non seulement pour ses qualités sportives, mais aussi humaines, il restera un personnage joyeux et plein de vie dans les mémoires.
Après sa période rennaise, Pokou a brièvement joué pour le club de Nancy aux côtés de Michel Platini, avant de retourner à Rennes pour une courte période, puis de finir sa carrière dans son pays natal.
Un héritage comparable à celui de Pelé
Au-delà de ses accomplissements, Laurent Pokou est souvent comparé à Pelé, icône du football mondial. Le Brésilien aurait même déclaré à Pokou : « Tu aurais dû naître Brésilien », révélant l’ampleur du respect et de l’admiration qu’il lui portait. Pelé a noté que Pokou possédait toutes ses qualités, se considérant chanceux de partager ces similitudes avec lui. De tels éloges illustrent le talent exceptionnel de l’attaquant ivoirien.
Laurent Pokou est décédé le 13 novembre 2016, à l’âge de 69 ans, laissant derrière lui un héritage qui continue d’inspirer. Sa contribution remarquable au football ivoirien a été honorée par diverses commémorations, incluant le dévouement du ballon de la CAN 2023 en sa mémoire, nommé « Pokou » en son honneur. Malheureusement, Laurent Pokou n’aura pas eu l’occasion de voir son pays remporter la CAN 2024, organisée à domicile. Sa mémoire perdure dans le monde du football, empreinte d’un respect et d’une admiration éternels.