Le procès de l’ancien dirigeant du football espagnol, Luis Rubiales, débute lundi matin aux environs de Madrid. Il est jugé pour avoir forcé un baiser à la joueuse internationale Jenni Hermoso en 2023, sous les yeux du monde entier, et pour les pressions qu’il aurait exercées sur elle afin de dissimuler l’affaire.
Début du procès pour l’affaire Rubiales
Jenni Hermoso est sur le point de témoigner dès le début de cette semaine, devenant un emblème dans la lutte contre le sexisme dans le domaine sportif, suite à un incident ayant surgi après la victoire des joueuses espagnoles à la Coupe du Monde en Australie.
Luis Rubiales, âgé de 47 ans et ancien président de la Fédération espagnole de football (RFEF), est accusé d’agression sexuelle et de coercition. Le procès s’ouvre à 10H00 (09H00 GMT) au tribunal de l’Audience nationale à San Fernando de Henares, non loin de Madrid.
En Espagne, le ministère public demande une condamnation de deux ans et demi de prison. L’acte d’accusation indique que le baiser a été donné « par surprise et sans le consentement ni l’acceptation » de la joueuse.
Depuis cet événement, « des pressions continues ont été exercées sur Jennifer Hermoso Fuentes, directement et via sa famille et ses proches, pour qu’elle justifie et approuve publiquement le baiser que Luis Rubiales lui avait donné contre sa volonté, » selon l’accusation.
Nombre de collègues de Jenni Hermoso, y compris la double lauréate du Ballon d’Or Alexia Putellas, des cadres de la RFEF, ainsi que les entraîneurs des équipes nationales féminines et masculines d’Espagne, sont attendus à la barre pour livrer leurs témoignages lors du procès, prévu jusqu’au 19 février.
L’ancien grand dirigeant du football espagnol, qui a longtemps maintenu que ce baiser était un acte consenti et a nié toute pression, sera entendu à partir du 12 février.
« C’est fini! »
Aux côtés de Rubiales sur le banc des accusés, on retrouvera l’ex-entraîneur de l’équipe féminine espagnole, Jorge Vilda, ainsi que Rubén Rivera et Albert Luque, deux anciens responsables de la RFEF. Le ministère public a demandé un an et demi de prison pour avoir fait pression sur la joueuse pour étouffer l’affaire.
Cette affaire a éclaté le 20 août 2023 à Sydney, pendant la cérémonie de remise de médailles aux joueuses de l’équipe espagnole après leur victoire en finale de la Coupe du Monde face à l’Angleterre. Devant les caméras, Luis Rubiales a saisi la tête de Jennifer Hermoso avec les deux mains pour l’embrasser brusquement sur les lèvres, avant de la relâcher en lui tapotant le dos deux fois.
Rapidement, ce geste a suscité des réactions indignées. Rubiales a tenté de se défendre en parlant d’un « bisou de célébration » entre deux amis et en affirmant que la joueuse était consentante. Dans un documentaire Netflix, Hermoso a déclaré avoir pleuré après ce baiser.
L’incident est rapidement devenu un symbole de la lutte contre le sexisme dans le sport, et le hashtag #SeAcabó (« C’est fini! ») lancé par les joueuses espagnoles a fait le tour du monde.
Bien qu’il ait initialement maintenu son poste malgré une suspension de la Fifa et qualifié les accusations de « faux féminisme », Rubiales a finalement cédé à la pression et a démissionné le 10 septembre 2023. Il est également impliqué dans une autre affaire, une enquête pour corruption liée à des contrats irréguliers lorsqu’il dirigeait la RFEF entre 2018 et 2023.
