JO 2024 : Boxeuse trans Imane Khelif triomphe, débat sur son corps et lois algériennes

La boxeuse algérienne Imane Khleif défraie la chronique avec une victoire expéditive contre Angela Carini, soulignant les tensions sur l’inclusion et les questions d’identité de genre dans le sport.

Victoire écrasante en un temps record

En seulement quarante-cinq secondes, Imane Khleif, une talentueuse boxeuse algérienne âgée de 25 ans, a dominé son adversaire italienne Angela Carini, qui a le même âge. Les coups percutants de Khleif ont rapidement mis Carini en difficulté, la forçant à abandonner le combat, visiblement en détresse, et à clamer « Ce n’est pas juste ! » après sa défaite. Cette performance impressionnante de Khleif a aussitôt soulevé des interrogations sur son identité de genre, certains se demandant si elle n’était pas une athlète transgenre, allusion qui, pour certains, expliquerait la puissance de ses frappes. Carini, la face ensanglantée par un nez fracturé, a tenu à préciser qu’elle n’était pas là pour juger, mais elle a exprimé son profond malaise face à cette situation.

Les images de ce combat sont rapidement devenues virales, suscitant un débat intense sur les réseaux sociaux concernant les limites de l’inclusion dans les compétitions sportives féminines. La première ministre italienne, Georgia Meloni, a pris la parole pour souligner que le soin apporté à éviter toute discrimination pouvait, paradoxalement, entraîner une discrimination des droits des femmes. Elle a déclaré : « Nous devons faire attention, car dans le but de ne pas discriminer, nous finissons par discriminer en réalité les droits des femmes. » La célèbre écrivaine J.K. Rowling, souvent impliquée dans des controverses liées aux questions de genre, a également réagi sur X (anciennement Twitter), en partageant une photo de Khleif réconfortant Carini tout en critiquant durement la situation.

Le Comité olympique algérien a défendu Imane Khleif face aux accusations portées contre elle. Le Comité a qualifié de diffamatoires et infondées les rumeurs propagées par certains médias internationaux. Il a également précisé que Khleif souffre d’hyperandrogénisme, une condition médicale caractérisée par une production excessive d’androgènes, notamment de testostérone. Cette condition peut entraîner le développement de caractéristiques physiques souvent associées aux hommes, comme une pilosité accrue, des variations du timbre vocal et une masse musculaire plus développée.

Il est également crucial de noter qu’en Algérie, la loi interdit la reconnaissance de l’identité transgenre, empêchant ainsi les personnes concernées d’accéder à des traitements médicaux ou hormonaux pour transitionner. Ce n’est pas la première fois que le cas de Khleif attire l’attention. En 2023, lors des championnats du monde de boxe en Inde, elle avait été disqualifiée pour ne pas avoir passé un « test d’éligibilité de genre ». Umar Kremlev, le président de l’Association internationale de boxe, avait évoqué des tests révélant que Khleif et d’autres athlètes présentaient des chromosomes ‘XY’, sans toutefois publier les résultats ou détailler les procédures des tests effectués.